Carvin Jones

Carvin Jones, photo DR, courtesy of Carvin Jones.

The King of the Strings

• Né le 23 juin 1966 à Lufkin (Texas), Carvin Jones est un chanteur-guitariste influencé entre autres, par Jimi Hendrix. Sa notoriété est importante avec plus de 330 concerts par an dans le monde entier. Il a été la vedette d’un nombre incalculable de festivals et de shows télévisés et il s’est produit dans pas loin de quarante pays sur trois continents ces en 2018-2019). À l’occasion d’une nouvelle tournée européenne en novembre 2019, il est passé par la Belgique et a accepté de répondre à quelques questions. Hâbleur, il ne pratique pas la fausse modestie, au contraire il est très sûr de lui, de son talent, de ses succès et de son fan club. Il est aussi doté d’une mémoire hors du commun. Et il a une autre spécificité, il n’a pas d’agent pour les bookings, ou plutôt il en a une multitude…, son carnet d’adresses est très épais et il a des amis/admirateurs (bénévoles) dans le monde entier qui sont sollicités pour trouver les clubs de leur région susceptibles d’engager le Carvin Jones Band (souvent un trio) : c’est un système bien huilé et ça marche !

Les années d’apprentissage

Je suis né au Texas, à Lufkin, en juin 1966, et j’ai vécu chez mes grands-parents. C’était dans un quartier malfamé où il y avait beaucoup de violence, de la drogue, des agressions, des meurtres au couteau, au révolver… Mais j’ai eu de la chance, j’en ai été préservé… grâce à la musique ! Mon grand-père était sérieusement amateur de Blues et il écoutait B.B. King à la radio ou sur son tourne-disques du matin au soir. J’y ai pris goût aussi et, à sept ans, ma grand-mère m’a acheté ma première guitare. Je n’oublierai jamais ce jour-là. En fait, j’étais constamment en train d’emprunter leur instrument à des guitaristes du voisinage et, quand ils venaient la rechercher, j’étais malheureux. Ma grand-mère en a eu assez et m’a fait ce superbe cadeau. J’ai passé tout mon temps libre à jouer de cette guitare, sans me lasser, donc je ne sortais pas et je n’ai pas été confronté personnellement à la violence ambiante. Graduellement, je suis devenu excellent (sic) et, après la fin de mes études secondaires, j’ai joué dans des clubs en solo ou avec des partenaires occasionnels à Lufkin et dans les environs. En 1989, j’en ai eu marre de ce bled minable et je suis allé m’installer chez un oncle pasteur qui habitait Phoenix, Arizona. C’était le Révérend Henry Adams. Lui et ma tante Mattie Adams m’ont accueilli comme un fils, ils me soutenaient à fond et, grâce à cette ambiance, j’ai pu m’épanouir. Je suis devenu un guitariste accompli. Je leur dois tout, sans eux il n’y aurait pas de Carvin Jones… Ah non, je n’ai jamais chanté dans l’église de mon oncle ou dans une autre, j’aime bien les chorales et le gospel, mais pas assez pour m’impliquer personnellement dans ce style musical !

Carvin Jones en concert, Blues Sphere Bar, Liège, février 2019. Photo © Lola Reynaerts

Une carrière bien remplie – concerts et tournées

Bref, ma carrière a démarré sous de bons auspices. J’habite toujours Phoenix, mais je n’y passe que quelques semaines par an puisque je tourne sans arrêt et cela dure depuis plus de vingt-cinq ans avec, toujours, le succès à la clé. Aux États-Unis, j’ai fait les premières parties de concerts de B.B. King, Santana, Albert King, Jimmy Vaughan… Et j’ai accompagné Joe Cocker et les Fabulous Thunderbirds à Phoenix en 1996 dans le cadre d’une tournée House of Blues. J’ai commencé à tourner en Europe en 1999 et j’ai joué avec des musiciens comme Buddy Miles, Jeff Beck, Gary Moore, John Mayall, Ten Years After, Eric Burdon & The Animals et aussi Albert Collins, Johnny Winter ou Jimmie Vaughan. En 2007, j’ai fait la première partie d’un concert de Walter Trout. En janvier 2009, le magazine anglais Guitarist Magazine m’a déclaré « un des 50 meilleurs guitaristes de tous les temps », j’en ai été fort honoré, bien sûr. J’ai lu et reçu d’autres compliments, d’Eric Clapton, B.B. King, Buddy Guy et d’autres légendes. Le London Surrey News m’a désigné comme « un des meilleurs guitaristes au monde »… Je suis toujours sur la route en effet, je donne plus de trois cents concerts par an, partout dans le monde, en clubs comme ce soir en Belgique et en Hollande… Entre 2011 et ce jour je me suis produit en Iraq et au Koweit (2011), en Espagne à Barcelone et Madrid (2013), en Hollande, en Serbie, en Pologne, en Croatie et aussi à Buenos Aires en Argentine, etc.

Carvin Jones en concert, Blues Sphere Bar, Liège, février 2019. Photo © Lola Reynaerts

En septembre 2016, j’ai joué avec mon groupe dans le Late Show Radio 3 sur RTVE, la télévision nationale en Espagne, on m’a dit que ce show avait été regardé par quelque chose comme vingt millions de spectateurs et, deux mois avant, en juin, pour fêter mon cinquantième anniversaires, on m’a donné l’occasion de donner mon plus grand show à ce jour, devant 60000 personnes, c’était à Valladolid, en Espagne toujours. Et cela a continué dans la même veine : en 2017, j’ai donné des concerts aux États-Unis et au Canada et je suis revenu en Europe, en Italie, en Belgique, en Hollande, en Espagne, en Grande Bretagne, en Slovaquie, en République Tchèque, en France, en Allemagne… Je crois que je n’oublie aucun pays. L’an dernier, pour le première fois, on m’a proposé de faire le tour des Hard Rock Cafés aux USA pendant l’été 2018, ce qui m’a conduit à Boston, Nashville, Pittsburg, Denver, Seattle, Indianapolis, Tampa, Anchorage et chez moi à Phoenix ! Ce fut fabuleux et j’espère pouvoir refaire ce tour, car il y a encore toute une série de Hard Rock Cafés dans lesquels je pourrais me produire. Alors, c’est vrai que je n’ai pas de groupe régulier – quoique cela varie selon les périodes – mais je peux changer de partenaires facilement parce que j’ai cette faculté de très vite faire atteindre une cohésion aussi parfaite que possible et je favorise la formule trio… Pour cette tournée, je suis avec le bassiste Mario Ciancarella et avec le batteur Domenico Inguaggiato, deux musiciens italiens avec lesquels je suis parfaitement en phase. Précédemment, j’ai d’ailleurs eu d’autres partenaires italiens comme Gianpaolo Feola (batterie) et Michele Califano(basse) en 2007 et, aux USA, je travaille souvent avec Joe Edwards (basse) et Levi Velasquez (batterie). Cette année, (NDLR : 2019) outre l’Europe et les USA, j’ai eu des concerts au Brésil, en Argentine et au Chili. Cette vie me plait beaucoup et j’envisage de continuer comme cela encore longtemps.

Carvin Jones, photo promo, DR (courtesy of Carvin Jones).

Enregistrements – DVD et Disques

J’ai bénéficié de beaucoup de passages en télévision, à commencer par des chaines câblées en Arizona avec The Carvin Jones Music Show, diffusé une fois par semaine en février-mars 2000, un show d’une demi-heure avec promo, infos en tous genres, interviews, des clips tournés lors de mes concerts, le calendrier des concerts dans la région… D’autres chaînes locales m’ont aussi invité comme Channel 3 et Channel 15 ainsi que Channel 10, une station d’info, et je passe encore régulièrement sur Channel 11 à Glendale (AZ) où il y a un festival annuel auquel je suis toujours convié. En Europe, c’est pareil, je suis souvent invité dans des stations de radio et de télévision. Il y a d’ailleurs des DVD tournés lors de ces concerts et festivals qui circulent (1). Ma discographie est encore modeste parce que je pose rarement mes valises assez longtemps pour graver des albums, mais j’ai quand même enregistré « Whay You Need  » en 1999, puis « The Carvinator » en 2008, « Victory Is Mine » en 2014 et deux albums en 2018 : « The Big Time Souvenir » sur Pasion Records et « What a Good Day », autoproduit. Je dois en oublier quelques autres (2) mais je compte sortir un nouvel opus sous peu. (3)

Projets

Outre les tournées, concerts et festivals, je ne vois rien d’autre à évoquer, sauf peut-être ma participation à une série télévisée appelée « Scrutiny » où je suis à contre-emploi. C’est un rôle de composition puisque je ne bois pas une goutte d’alcool et je joue le rôle d’un patron de bar ! On est en post-production… J’espère que vous pourrez voir cela ici en Belgique et en Europe dans le futur… (4)


Notes :
(1) « Live Noise Off Unplugged » (TV show, Madrid, Espagne, 2013)
(2) « Live at Joe’s Grotto » (1998), « Unleashed Burning Up The Blues » (1998), « I Walked All Night Long » (2013)
(3) La pandémie de Covid 19 a fortement compromis ce projet, malheureusement. On verra ce qu’il en est en 2021…
(4) « Scrutiny – The Original Hustlers » (2019) C. Jones tient aussi un rôle dans un autre film de 2019 : FIRE & RAIN


Par Robert Sacré