Édito #63

Sharde Thomas, Bay-Car Blues Festival, 2 novembre 2018. Photo © Philippe Prétet

Avant de dire quelques mots du sommaire de ce numéro 63, toute l’équipe d’ABS souhaitait dire au-revoir à Claude Dannic, ancien collaborateur du magazine Soul Bag, que nous croisions sur les festivals et qui, outre son érudition, avait toujours un mot sympa. Il est décédé le 27 octobre dernier à seulement 54 ans.

Alors que des artistes de la trempe de Lazy Lester, Eddie “The Chief” Clearwater ou Jody Williams viennent de nous quitter, l’ambiance morose que l’on vit actuellement semble contagieuse et s’étendre un peu partout, à l’image de nombreux festivals de blues qui se demandent comment poursuivre. Beaucoup souffrent notamment d’une baisse drastique des subventions, la culture ne semblant pas être d’une importance capitale pour nos décideurs, comme bien d’autres choses pourtant essentielles à un équilibre de société… Triste période !

Heureusement, quelques lueurs viennent de ci, de là. Début juillet par exemple, quelques jours avant Cognac Blues Passions, en résidence à Cébazat (63) avec Muddy Gurdy et Kenny Brown, Sharde Thomas débarquait avec son fifre et son sourire. Une soirée passée à la maison à déguster des vins et à parler du Mississippi m’a permis de faire plus ample connaissance avec celle que j’avais vue ado sur scène à Chicago avec son Rising Star Fife and Drum Band en 2008. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… En dix ans, Sharde est devenue une jolie jeune femme, musicienne pétrie de talent et, au-delà, une très belle personne. Dans le sillage de son grand-père, Othar Turner, elle prolonge l’histoire du fife and drum avec la manière, en composant elle-même, en jouant avec son groupe ou en se mêlant à d’autres aventures comme celle de « Mississippi Muddy Gurdy ». Invitée du Bay-Car Blues Festival début novembre, elle a accepté de parler un peu d’elle et de sa musique avec Victor Bouvéron. Récit de « l’étoile montante du fife and drum » dans ce numéro.

Puis Stéphane Colin revient sur la disparition de Lazy Lester avec quelques souvenirs de « bon temps roulé » à MNOP, Gilbert Guyonnet nous raconte la venue de William Ferris à Montpellier pour l’exposition «  I Am A Man », André Fanelli rend un hommage à Alain Giroux, récemment disparu, et Monte “The Blues Stalker” Adkison nous présente une artiste victorieuse de l’IBC, Keeshea Pratt, dont nous ne devrions pas tarder à entendre parler en Europe… vu son talent. Tout ceci est à découvrir dans ce numéro 63 avec, en prime, de très nombreuses chroniques des disques et livres que nous avons aimés ; à ce sujet, ne loupez pas le très chouette bouquin de notre collaborateur et ami Christian Béthune sur Lucille Bogan : une petite perle ! – Marcel Bénédit