Édito #77

C’est un honneur d’avoir Stan Mosley en couverture de ce numéro 77 d’ABS Magazine. Pilier de la Soul sudiste, un temps artiste du label Malaco pour lequel il a enregistré cinq albums dont deux restés inédits, Stan Mosley, très présent sur les scènes américaines, l’était peu en Europe. Nous l’avions certes vu sur scène à Chicago en 2005, mais ne l’avons réellement rencontré pour la première fois que lors du Porretta Soul Festival 2016 en Italie. Outre le fait qu’il fut une révélation de cette édition, nous avions été conquis par l’homme, heureux d’être en Europe, de chanter accompagné par l’orchestre d’Anthony Paule, participant à tout ce qui lui était proposé avec gentillesse, envie et bonne humeur. Sa venue inopinée fin 2021 à Porretta en remplacement de Bobby Rush a permis à Dave Thomas et Jean-Claude Morlot de le rencontrer à nouveau et d’en savoir plus sa carrière et son itinéraire. Cet entretien vous est offert ici.

Notre ami, notre frère, Jean-Pierre Urbain, nous a quittés le 1er octobre 2016. Depuis, nous n’avons évidemment cessé de penser à lui. ABS Magazine lui doit tant. Ses articles resteront je pense des références pour la presse spécialisée blues, toutes revues confondues. Plusieurs lecteurs ayant découvert notre magazine tardivement, n’ayant parfois eu accès qu’aux derniers numéros papier avant que nous fassions le choix du numérique en 2017, n’ont pas eu l’occasion de lire certains des articles fondateurs du magazine que Jean-Pierre avait écrits. C’est pourquoi Jean-Luc Vabres a eu une idée que j’ai trouvée fort intéressante : publier gratuitement, en les remettant en place pour le web, quatre articles de JP Urbain au cours de l’année 2022. Nous commençons cette série par son travail sur Maxwell Street paru dans le n°8 d’ABS Magazine en 2005. Cela intéressera certainement en priorité ceux qui ne l’ont pas lu, mais ceux l’avaient découvert à l’époque auront probablement plaisir à le relire aujourd’hui.

La chanteuse soul Acantha Lang sera l’invitée du prochain MNOP Festival. Native de New Orleans, vivant aujourd’hui en Angleterre, elle ne cesse de nous étonner par son talent. Le niveau de ses prestations en duo avec son guitariste ou avec son groupe est remarquable. C’est une artiste à ne surtout pas manquer lors de son passage en Périgord cet été. Plutôt qu’une interview formelle, Stéphane Colin a choisi de nous parler du « moment cover » d’Acantha et de celui de quelques autres artistes féminines.

Enfin, « last but not least » (comme on dit à St Nectaire) et sans aucun chauvinisme aucun, revenons si vous permettez (ou pas) sur le dernier projet de Muddy Gurdy : « Homecoming ». À l’écoute du disque éponyme, en visionnant les vidéos ou, qui plus est, en ayant eu la chance d’assister à l’un de leur concerts, difficile de ne pas être sinon conquis – du moins ému – par leur réflexion sur le croisement des racines rurales du Blues avec celles des musiques traditionnelles de nos campagnes d’Auvergne.

Comme à chaque fois, « le 5ème élément » du magazine est représenté par les chroniques. Outre d’excellentes nouveautés et rééditions, merci de vous attarder sur les bouquins et, si vous aimez les bons romans, les bons polars dans un univers qui nous touche de près, alors ne passez surtout pas à côté de « Moon Lake » de Thomas Lécuyer.

Bonne lecture.

Marcel Bénédit