Lindsay Beaver

Lindsay Beaver, Volcanic Blues Festival, Le Mont Dore, septembre 2019. Photo © Marcel Bénédit

À tambour battant !

• Nous avions eu en 2018 un véritable coup de cœur pour le premier album chez alligator Records (« Tough As Love » – ALCD 4986) de cette jeune chanteuse auteur-compositeur et percussionniste native d’Halifax (Canada). Sa signature sur le label chicagoan de Bruce Iglauer était en soi déjà un gage de qualité. Or, tout le bien qu’on pouvait penser de cette artiste sur disque n’était rien comparé à ce qu’on pourrait qualifier d’« épreuve de vérité » : la scène !

Accompagnée par deux excellents musiciens venant d’Austin, Texas, nous découvrions lors du Volcanic Blues Festival en septembre dernier une artiste pour le moins singulière et pétrie de talent. Sans complexe, mélangeant standards et compositions, elle passait avec une aisance folle d’un répertoire soul qui lui sied à merveille à des notes plus jazz, avant de délivrer avec bonheur de vieux rock’n’rolls avec une constante : le swing. Un groove permanent et une précision métronomique marquant chaque morceau, une voix superbe, un plaisir sur scène communicatif sur des morceaux R&B et blues nous ramenant aux années années 50, 60. Installée derrière ses fûts au milieu de la scène, entre guitariste et contrebassiste, cette artiste au look original et au talent brut ne peut laisser indifférent. Quelques mots échangés après ce concert pour faire connaissance avant de la revoir  – avec le même bonheur  – durant le Lucerne Blues Festival (Suisse) en novembre 2019…

Lindsay Beaver, portrait promo. Photo © Barbara Frigière (courtesy of Alligator Records)

Pouvez-vous nous parler de votre enfance ? Comment êtes vous venue à la musique ?

J’ai toujours été fan de musique. D’ailleurs, je me considère comme une fan de musique avant tout, avant même de me déterminer pour telle ou telle voie. J’ai grandi dans une famille avec des parents qui adoraient aller écouter de la musique en concert. Un de mes plus anciens souvenirs est d’être restée assise dehors et de ressentir les vibrations dans le sol venant du concert qui était devant nous. J’ai toujours aimé cette sensation.

Avez-vous commencé par jouer de la batterie ?

Non. J’ai d’abord commencé par le chant et la guitare. Je suis venue à la batterie à partir de l’âge de dix-neuf ans.

Quelles furent, au début, vos principales influences ?

Parmi les drummers, certainement Earl Palmer, mais aussi Elvin Jones et John Bonham. Côté chanteurs et chanteuses, ce sont Billie Holliday, Josh Homme, Sam Cooke, Bobby Bland, Ella Fitzgerald ou encore Little Willie John.

Lindsay Beaver au sein de son Power Trio avec Brad Stivers à la guitare et Josh Williams à la contrebasse, Lucerne Blues Festival, novembre 2019. Photo © Marcel Bénédit

Pouvez-vous nous parler de votre parcours musical et de vos différentes formations ?

J’ai débuté en chantant en lead vocal dans des groupes de jazz. Puis j’ai joint cette activité à une expérience dans le 24th Street Wailers – un big band dans lequel je jouais des percussions et je chantais – avec des cuivres, un piano, etc. Avant de prendre mon propre chemin et d’en arriver à la formation que vous voyez maintenant : le “Power Trio”.

J’ai particulièrement aimé vos compositions soul, où trouvez-vous l’inspiration pour ce type d’écriture ?

Parfois j’aime inventer des histoires qui me paraissent intéressantes, parfois j’aime écrire sur ma propre vie. Le prochain album sera d’ailleurs beaucoup plus soul et ne sera constitué que de compositions originales !

Aviez-vous déjà enregistré avant de signer chez Alligator ?

Pas sous mon propre nom, mais j’ai quatre disques avec les 24th Street Wailers.

Lindsay Beaver, Volcanic Blues Festival, Le Mont Dore, septembre 2019. Photo © Marcel Bénédit

Comment avez-vous rencontér Bruce Iglauer ?

J’ai croisé Bruce pour la première fois il y a sept ou huit ans lors d’une audition, toutefois j’ai l’impression que notre vraie rencontre fut lorsqu’il reçut ma démo.

Vos musiciens sont d’Austin, Texas ; vous vivez vous-même à Austin depuis longtemps ?

Non, vraiment pas. Je ne vis officiellement à Austin que depuis deux ans.

Vous produisez-vous régulièrement au Texas ?

Oui ! Bien sûr. Quand je ne suis pas en tournée, je suis chez Antone’s la plupart des mardis soirs.

Pouvez-vous nous parler des deux musiciens qui vous accompagnent ?

Je pourrais parler d’eux toute la journée ! C’est la meilleur équipe que j’ai jamais eue. Brad (Stivers) et Josh (Williams) sont tous deux d’incroyables musiciens et des personnes formidables. Ils sont individuellement, à la guitare et à la contrebasse, incroyablement talentueux et jouer ensemble est facile.

De gauche à droite : Lindsay Beaver, Brad Stivers (il vient de demander Lindsay en mariage sur la scène du Casino) et Josh Williams, Lucerne Blues Festival, novembre 2019. Photo © Marcel Bénédit

Quels sont vos projets dans un proche futur ?

Je vais sortir un nouvel album bientôt, dans lequel je jouerai aussi bien de la guitare que des drums. Et, pour aller de l’avant, j’aimerais jouer plus de guitare que de batterie lors de mes concerts et ajouter au groupe un quatrième membre. J’adore ce que nous faisons actuellement, mais j’ai également hâte de faire cette transition !


Par Marcel Bénédit
Remerciements à Marc Lipkin et Bruce Iglauer (www.alligator.com), à Michel Chocot, Marie-Christine Dubourg, Simon Boyer et tout le staff du Volcanic Blues Festival, ainsi qu’à Martin Bruendler et au staff du Luzern Blues Festival