William “Blues Boy” Wells

William “Blues Boy” Wells, Californie, 1979. Photo © Tyrone Robinson

Blues Boy

• Cette photo que fit Tyrone Robinson du guitariste, bassiste, chanteur et songwriter William Wells Jr – tout droit sortie de la fin des seventies – n’est pas sans évoquer d’autres musiciens comme Clarence “Gatemouth” Brown au Texas ou Johnny Twist à Chicago à la même période. Si la comparaison peut s’arrêter à la tenue vestimentaire pour ce qui est du premier, la notoriété artistique de Wells ressemble plus à celle de notre ami chicagoan, tant par sa densité que par son côté éphémère. Quel dommage quand on découvre son unique LP, « Blues Boy » – Pandora 1000, un véritable bijou de huit titres soul blues funky devenu collector.

Peu d’informations ont circulé ou circulent au sujet de William Wells Jr, excepté les minces notes biographiques figurant au verso du seul LP qu’il ait enregistré et dont il est question ici. On y lit que William Wells Jr est né à Kansas City, Missouri. Tout jeune, il est immergé dans la musique gospel au sein de sa paroisse. Plus tard, il sera très influencé par le blues joué par son oncle, un certain Leon “Mister Blues” Estelle, qu’il considère comme l’un des plus grands guitaristes de Kansas City.

William “Blues Boy” Wells, Californie, 1979. Photo © Tyrone Robinson

À Kansas City, aux débuts des années 70, William Wells Jr devient lui-même une sorte « d’attraction », faisant le show derrière des pointures telles que de Syl Johnson, Calvin Leavy ou encore Little Johnny Taylor. Il se produit en tant que bassiste vedette dans de nombreux spectacles, mais qu’il intervienne à la basse ou à la guitare, il n’a par ailleurs jamais cessé de cultiver un style vocal très versatile qui lui est propre. C’est avec cette voix et ce bagage de musicien qu’il tournera ensuite, tout d’abord dans d’autres grandes villes, au Texas, dans l’Iowa, au Nebraska, puis à Los Angeles vers la fin des années 70, au moment où ce LP fut enregistré.

William “Blues Boy” Wells, Californie, 1979. Photo © Tyrone Robinson

L’écriture et les arrangements constituant naturellement une étape essentielle de son évolution artistique, il s’arrête en chemin pour enregistrer aux Sound-Off Studios à Compton, Califormie, ce splendide album de huit titres – « Blues Boy » – qui restera le témoignage majeur du talent inouï de cet artiste méconnu. Son style et sa verve y est sont déjà très affirmés malgré son jeune âge (il en a écrit les huit titres). Accompagné d’un groupe excellent et d’une section rythmique idoine, cet album est l’expression même de ce son unique qu’il nomme Easy Blues. Il y a là-dedans de multiples couleurs, une musique soul blues et funky dans laquelle de multiples visages apparaissent, dont celui d’Albert King, mais dans un registre plus soul et avec un style unique.

Après la parution de cet album en 1979, il enregistre encore un single – « Lay It On Me / Don’t Mess Around » – paru sur le label Castel, en 1980, puis disparaît – au moins au plan discographique – des écrans radar. Il semblerait qu’il soit par la suite devenu prêcheur – aux dires d’anciens musiciens – délaissant la musique profane pour l’église.


Références album

William “Blues Boy” Wells, « Blues Boy » – Pandora APN -1000 (1979)
• Side one : Million Dollar Man / Grapevine Mamma / I Wanna Groove / (Come Ride In) Blues Train
• Side two : Disco Blues / Untouchable Blues / Makin Love Is My Thang / Million Dollar Man Part II (Instrumental)
Recording & Mixing Enginineer : Jack E. Lauderdale
Personnel : William Wells Jr (guitare, chant) ; section rythmique : “The Next Step” composée de Tony Childress (2è guitare), Joe Zito (basse), Paul Kush (drums) ; Section cuivres : “Hit And Run” composée de Jim Clapper (sax alto et baryton), Michael “Patches” Stewart (trompette et bugle), John Clapper & Malcom Robertson (trombone) ; Rodney Friend (piano et orgue). Et sur le titre Million Dollar Man (Part. 1 & 2) : Ted Rabb (piano), Keith Whitner (drums), Greg Vaughn (basse), “The Maston Riley Players” (section cuivres).


Par Marcel Bénédit