• L’actualité des disques blues, soul, gospel, r’n’b, zydeco
et autres musiques afro-américaines qui nous touchent, vue par abs magazine online…
Wee Willie Walker
& The Anthony Paule Soul Orchestra
After A While
Blue Dot Records BDR CD109 – bluedotblues.com
Lorsque Christine Vitale, manager sympathique mais aussi songwriter de grand talent (elle signe plusieurs titres de cet album), me confia ce CD lors du dernier Porretta Soul Festival, ses yeux brillaient et son émotion était palpable autant que sa fierté de présenter un tel disque. Et il y avait de quoi ! Anthony Paul, le leader guitariste du band, est un musicien très connu de la baie de San Francisco. Il a accompagné tant de musiciens de la région (et d’autres de passage) que la liste serait trop longue à évoquer, mais les noms de Johnny Adams et Charlie Musselwhite à eux seuls laissent présager de son talent. Il a enregistré deux albums solo avant de se faire connaître de manière plus large surtout grâce à son association au chanteur de Philadelphie Frank Bey. Leur collaboration a donné naissance à trois albums : « You Don’t Know Nothing » (un CD enregistré live dans le club Biscuit & Blues à San Francisco), « Soul For Your Blues » (un très intéressant CD de huit titres originaux et cinq covers parmi lesquels de belles reprises de Percy Mayfield et de Wynonie Harris) et en 2015 le très réussi « Not Goin’ Away » avec dix originaux et deux covers. En juillet 2016, le Bey Paule Band avait littéralement émerveillé le public de connaisseurs de Porretta. J’avoue que depuis que je fréquente moi-même ce festival, le groupe d’Anthony Paule est à mettre dans le trio de tête des meilleurs bands qui ont été amenés à accompagner les musiciens. Quant à Wee Willy Walker, on ne le présente plus. Ce chanteur de soul né dans le Mississippi, qui a grandi à Memphis avant d’animer la scène de Minneapolis (Minnesota), est un vétéran qui enregistra dès 1967 sur le mythique label Goldwax, et dont la carrière fut relancée à partir de 2002 en compagnie du groupe The Butanes (lire l’article qui lui était consacré dans ABS Magazine n°7). Il associe cette fois sa voix à ce groupe qui ne manque pas d’âme non plus… Les 13 titres sont d’un niveau remarquable, dans un registre totalement soul et rhythm’n’blues, par un orchestre magique et un chanteur qui ne l’est pas moins. Tout dans cet enregistrement semble avoir été fait par le groupe, pour le groupe et le public, avec une joie et une modestie communes ; personne ici ne monopolise rien, c’est un véritable partage. Les musiciens prennent également part tour à tour à la rédaction des notes du livret. Les quelques mots du désormais très populaire drummer Derrick “D’Mar” Martin (l’un des meilleurs de sa génération et un showman hors pair) suffisent à saisir l’osmose qui existe entre les membres du groupe et le respect immense pour Willie Walker. Les cuivres sont à l’unisson, tout comme sur scène. « After A While » est un très grand disque de soul. – Marcel Bénédit
The Como Mamas
Move Upstairs
Daptone Records DAP – 045 / Differ-Ant – daptonerecords.com
À n’en pas douter, Como, aux confins du Nord du Mississippi et de la région aride du Delta, est profondément marquée par la misère, la ségrégation, l’esclavage et le déclin de l’agriculture. Elle sont trois, Ester Mae Wilbourn, Angelia Taylor et Della Daniels, à être nées là et à avoir grandi dans ce lieu emblématique du Hill Country blues qui a drainé toute une génération de bluesmen depuis Fred McDowell jusqu’à Jessie Mae Hemphill en passant par Napoleon Strickland et Othar Turner. Le destin du trio a pris une tout autre trajectoire puisqu’elles sont tombées très tôt dans la marmite du gospel, des work songs et des negro spirituals. C’est à l’église de leur congrégation religieuse qu’elles ont développé ce sens unique de l’engagement, des convictions et du partage. Les textes sont évidemment empreints de spiritualité, de générosité et de respect de l’humain. Leurs voix vibrent de cette envie quasiment intemporelle de transmettre la foi, la parole divine et des valeurs fortes dans un monde où facilité et consumérisme font loi… Découvertes par le label de soul et de funk new-yorkais Daptone en 2013 avec un premier album remarqué, « Get An Understanding », elles ont acquis aujourd’hui une notoriété internationale méritée. L’occasion nous a été donnée de les écouter aux Nuits de Fourvière à Lyon cet été dans l’antique théâtre romain interpréter leur répertoire a cappella. Une prestation bouleversante et d’une qualité exceptionnelle (grâce notamment à une acoustique à nulle autre pareille) qui a ému le public. Ici, l’album les rassemble derrière The Glorifiers Band avec Jimmy Hill (orgue, piano), Thomas Brenneck (guitare), Bosco Mann (basse) et Homer Steinweiss (batterie). Le récital à trois voix en totale osmose transporte dans une autre dimension. Écoutez par exemple He’s Calling Me au swing communicatif qui se dégage de l’ensemble, magistral. Le traditionnel 99 And A Halft Won’t Do revu avec des arrangements des Como Mamas est sublime. Glory, Glory Hallelujah accompagné d’un simple tambour est magique et donne le frisson. Cet album est le pur reflet de la musique sacrée jouée dans les congrégations du sud des États-Unis, un grand moment de musique. – Philippe Prétet
Benny Turner
My Brother’s Blues
Nola Blue NB 004 – www.nola-blue.com
Le frère de Freddy King lui rend hommage avec brio. Benny Turner a fait une longue carrière comme bassiste dans l’ombre de son frère, mais à la mort de celui-ci (décembre 1976), il a rejoint le band de Mighty Joe Young à Chicago jusque fin des années 80. Ensuite, il s’est installé à New Orleans et il a fait équipe avec Marva Wright pendant une bonne vingtaine d’années jusqu’au décès de la chanteuse en 2010. Depuis lors, il a repris l’initiative, sous son nom, avec un album en 2014 (« Journey »), un autre en 2016 (« When She’s Gone ») et, en 2017, avec son autobiographie, « Survivor », écrite avec Bill Dahl et enfin ce nouvel opus commercialisé en septembre. Beaucoup de titres sembleront familiers aux fans de Freddy King, et pour cause ! Benny Turner y imprime néanmoins une touche très personnelle avec la complicité de partenaires très inspirés comme le guitariste June Yamagishi, Joe Krown aux claviers et une section de cuivres on ne peut plus dynamique qui permet de découvrir de belles versions de titres emblématiques comme Big Legged Woman en médium, Have You Ever Loved A Woman en slow, I’m Tore Down survolté (avec Otis Clay et Marva Wright en guests, ainsi que Davell Crawford aux claviers), You’ve Got To Love Her With A Feeling en slow, See See Baby en médium. Mais aussi des titres moins connus comme It’s Your Move, un fort beau blues obsédant en médium, ainsi qu’un bien enlevé I’m Ready (de Willie Dixon, avec Roosevelt Collier à la lap steel), un nerveux Mojo Boogie (de J.B. Lenoir, avec la guitariste texane Carolyn Wonderland en guest), le Wee Baby Blues du duo Joe Turner/Pete Johnson, un Same Old Blues (de Don Nix) en slow, et Ghetto Woman de B.B. King. À classer parmi les meilleurs albums blues de 2017. – Robert Sacré
Johnny Rawls
Waiting For The Train
Catfood Records CFR024 – www.catfoodrecords.com
Cette rentrée débute sous les meilleurs auspices avec la parution du nouvel album de l’ancien directeur musical d’O.V. Wright. Toujours sous la houlette du label du producteur Bob Trenchard, Johnny Rawls signe ici à mon humble avis son meilleur CD depuis les débuts de sa collaboration en 2006 avec le label Catfood Records. Cette session réussie de bout en bout nous propose six compositions originales co-écrites avec Bob Trenchard à l’image de Las Vegas ou de Blackjack Was A Gamble, tandis qu’au niveau des reprises il nous gratifie de superbes interprétations de standards appartenant à Bob Dylan (I Shall Be Released), Tyrone Davis (Turning Point) ou encore le très réussi I’m In Love composé à l’origine par Bobby Womack. Cette session fut enregistrée au Texas dans le Sonic Ranch Studio à Tornillo, et le chanteur de soul sudiste y est épaulé par une solide formation : Johnny McGhee à la guitare, Bob Trenchard à la basse, nous retrouvons derrière ses fûts Dan Fergurson et, aux claviers, Andy Roman. N’oublions surtout pas l’efficace section de cuivres qui comprend au saxophone Mike Middleton, à la trompette Nick Flood et au sax baryton Joel Chavarria. Sans cesse sur les routes et dans les festivals, ce musicien de premier plan nous délivre ici une parfaite alchimie de toutes les musiques que l’on aime. Si vous ne deviez posséder qu’un seul album parmi ceux – tous très bons – parus chez Catfood Records, ce nouvel enregistrement est vivement recommandé. – Jean-Luc Vabres
Steve Tracy
& The Crawling Kingsnakes
I Bleed Through My Soul
Brazee 4404
Le blues est un style vocal inventé par les Africains-Américains et ce qui compte par dessus tout, ce sont donc les textes et le timbre de voix. Peu de musiciens qui ne sont pas noirs américains peuvent relever ce challenge. Ils peuvent être des instrumentistes et des compositeurs hors pair, si leur timbre de voix n’est pas à la hauteur ils auront certes du succès mais ils décevront les vrais connaisseurs. Steve Tracy a la chance de faire partie de ces exceptions dont le chant se rapproche un tant soit peu de celui des bluesmen africains américains. Il connait son sujet. Il assume, entre autres charges académiques, celle de Professeur à la University of Massachusetts, Amherst ; il est conférencier, écrivain (on lui doit en particulier « Langston Hughes & The Blues » – University of Illinois Press, Urban & Chicago, 1988) et musicien ! Cela fait plus de 45 ans qu’il étudie le blues, son histoire et son répertoire. Chanteur et harmoniciste talentueux, compositeur doué (il a composé dix des 17 faces), il est ici accompagné entre autres par les excellents Phil Buscema (guitare et slide) et Lonnie Bennett (piano) et il a compilé des faces gravées entre 1986 et 1991 avec son groupe et trois faces instrumentales en solo de 2015. L’intérêt de ces dernières (des spirituals) est assez limité, mais les autres méritent toute l’attention des amateurs, que ce soient les faces en slow (Going Down To The Graveyard, Blues Ain’t In No Bottle, Howling Wind Blues, Sliced To Shreds) ou bien syncopées et dynamiques comme Jelly Roll Blues, Going To Cincinnati, Jordan River Blues ou Arguin’ Blues avec John Keene accordéon. Mais on retiendra aussi le 634-5789 de Cropper-Floyd, bien enlevé, et même un rock-blues frénétique, Feel Like Rockin’, qui donne envie de danser. Un album recommandé. Il sort haut la main du tout-venant quelconque qui, de nos jours, envahit Internet et les plateformes de téléchargement avec la mention mensongère « Blues », une notion très galvaudée actuellement. Ici on a vraiment du blues, du vrai ! « A Good ‘Un », aurait dit Otis Rush. – Robert Sacré
Mighty Mo Rodgers
& Baba Cissoko
Griot Blues
One Root Music ORM 331 / Socadisc – www.griotblues.com
L’idée d’une rencontre musicale avec un artiste africain est venue chez Mighty Mo Rodgers à l’occasion de contacts pris lors de festivals à travers le monde. Pensez, cette collaboration entre un chanteur afro-américain et un griot malien a été enregistrée… en Lituanie ! Onze chansons écrites à quatre mains dans lesquelles s’entremêlent guitare électrique, basse, claviers, batterie et instruments traditionnels, avec de très belles réussites. Les paroles voyagent sans cesse autour du thème de ces allers-retours incessants d’un continent à l’autre. Si la base des morceaux demeure à dominante blues, boogie, soul, les voix des deux chanteurs s’aventurent parfois dans des sonorités propres à la mère Afrique. Et puis, pour lisser encore les frontières, l’album se termine sur un air de cabaret, bien européen lui. – Dominique Lagarde
Scott Ellison
Good Morning Midnight
Red Parlor Records
Ellison est chanteur et guitariste. Il est basé à Tulsa, Oklahoma et cela fait près de 30 ans qu’il arpente les Blues Highways. Pour ce nouveau CD, il a de nouveau fait confiance à son producteur attitré, Walt Richmond. Il y a, sur son album de 13 titres, beaucoup d’accompagnateurs dont bon nombre ne figurent que sur un seul titre ;c’est ainsi que c’est Chris Campbell qui chante un des meilleurs blues en medium du recueil, Sanctified, mais c’est Ellison au chant sur toutes les autres faces, dont le bien charpenté Gone for Good et les excellents slow blues Big City et Mysterious. Ellison est aussi le guitariste de No Man’s Land en medium et de la meilleure face du CD, When You Loves Me Like This, avec un autre guitariste, Charles Tuberville, qui officie aussi sur un Hope and Faith bien scandé, aux accents reggae, et sur le superbe blues Another Day In Paradise (avec Jimmy Junior Markham à l’harmonica). Markham rehausse aussi le morceau-titre de l’album. On notera aussi Wheelhouse, une face très jazzy. Bref, un album très varié qui se laisse écouter de bout en bout sans envie de zapper. – Robert Sacré
Chickenbone Slim
The Big Beat
À l’image de l’ambiance fifties et colorée du cover, les neuf faces de cet album de Larry Teves aka Chickenbone Slim donnent la pèche, poussent à taper du pied et à danser. Il est ici entouré d’excellents musiciens dont Kid Andersen une fois encore magistral à la guitare, Big Jon Atkinson à l’harmonica (mais aussi à la basse et à la guitare), Scot Smart (basse, guitare, et auteur d’un très bon solo sur Long Way Down) et Marty Dodson aux drums. Larry Teves, basé à San Diego, est auteur et compositeur de l’ensemble des faces de cet album. Durant longtemps, cet artiste guitariste et chanteur a évolué dans le registre du rockabilly. Humour, rhythme et bonne musique sont au programme de cet album très blues. – Marcel Bénédit
Altered Five Blues Band
Charmed & Dangerous
Blind Pig Records BPCD5169 / The Orchard – www.blindpigrecords.com
Blind Pig Records a été récemment racheté par The Orchard et Altered 5 Blues Band est le premier groupe à inaugurer cette nouvelle formule. C’est aussi le premier album de ce band de Milwaukee, sorti à la mi-août 2017 et il est produit par un as du genre, le batteur Tom Hambridge auréolé, par ailleurs, de plusieurs Grammy Awards. Il en résulte un opus où l’ambiance est survoltée (quasi) de bout en bout grâce au chanteur Jeff Taylor dont le charisme est stupéfiant partout. Ses partenaires sont à la hauteur, à commencer par le guitariste Jeff Schroedl au top dans les faces en medium (Charmed & Dangerous, Mint Condition, On My List To Quit, If Your Heart Went Public, Three Alarm Desire, Small Talk) comme dans les blues lents (Cookin’ In Your Kitchen, Eight Wonder et le superbe Look What You Made Me Do, une des toutes meilleures faces du recueil avec le bien enlevé She’s Still Crazy. Les autres membres du quintet sont aussi très efficaces, Tom Hambridge aux drums, Mark Solveson à la basse et un remarquable Raymond Tevich aux claviers, sans oublier les invités, surtout Steve Cohen à l’harmonica dans l’excellent Three Forks, basé sur le Crossroads de Robert Johnson, et dans She’s Still Crazy. Douze des 13 faces ont été composées par Scroedl et/ou Taylor, parfois en collaboration avec leurs partenaires. À ne rater sous aucun prétexte. – Robert Sacré
Van Morrison
Roll With The Punches
Caroline International/Universal
Retour à un répertoire blues pour Van l’Irlandais. Sur les quinze titres qui peuplent ce CD, dix sont des reprises, sans doute déjà rodées il y a quelques décennies dans les clubs de Dublin. Des classiques avec I Can Tell, Teardrops From My Eyes, Automobile Blues, et même un gospel, How Far From God, mais un minimum de doublons malgré tout avec le répertoire de Them déjà très « emprunté » au rhythm’n’blues en son temps. Le temps justement qui ne semble pas avoir de prise sur la voix du bonhomme, toujours rauque et ample à souhait. Jeff Beck, Chris Farlowe, Paul Jones, Georgie Fame figurent parmi les invités et tout ce monde parvient à donner une belle énergie à ce 37è album, un peu éloigné du Morrison des grandes envolées lyriques et mystiques, mais robuste et inspiré. – Dominique Lagarde
Tommy Castro
& The Painkillers
Stompin’ Ground
Alligator Records ALCD4978 / Socadisc – www.alligator.com
Cinquième album chez Alligator mais quinzième album au compteur pour Tommy Castro et ses « anti-douleurs » et, cette fois encore, un super bon crû avec six compos originales et six covers intelligemment ré-appropriées par le groupe. Castro est originaire de San José en Californie, longtemps avant qu’il devienne le centre de la Silicon Valley, mais c’est là qu’il a découvert le blues, le rock et le musique soul. Avec cet album, il veut rendre hommage à ses racines, tant avec ses compos qu’avec des covers des chants qui ont marqué ses années de formation. Du côté des originaux, on notera l’autobiographique My Old Neighborhood en slow, un soul blues nostalgique très prenant avec des guests comme Nancy Wright au sax ténor et John Halbleib à la trompette. Castro a aussi écrit Live Every Day, une méditation sur le temps qui passe et l’âge qui augmente inexorablement, où son invité Charley Musselwhite chante et joue de l’harmonica, ainsi que quelques titres à connotation politique pour stigmatiser l’intolérance marquant le climat de l’Amérique de Trump, un constat, Fear Is The Ennemy, un bien enlevé Enough Is Enough et le funky Love Is. Pour le reste, on pointera un bien enlevé Sticks And stones (Ray Charles), une superbe version en médium du Rock Bottom d’Elvin Bishop avec Mike Zito à la guitare, un non moins excellent Soul Shake (Delaney & Bonnie) avec la chanteuse Danielle Nicole, et d’autres faces en médium comme Further On Down The Road (Taj Mahal) ou Them Changes (Buddy Miles) avec David Hidalgo (Los Lobos) en guest au chant et guitare, et Blues All Around Me (Johnny Ace). À noter aussi que Kid Andersen a co-produit l’album enregistré dans son studio Greaseland à San José, et qu’il est dans quasi tous les morceaux à la guitare, à la basse ou au tambourin. La boucle est bouclée à San José. – Robert Sacré
Scottie Miller Band
Stay Above Water
Patrick Allen (guitare, vo), Dik Shopteau (basse, vo) et Mark O’Day (drums, percussions) forment le combo rythmique autour de Scottie Miller, chanteur et multi-instrumentiste (piano, orgue, mandoline) mais aussi auteur-compositeur des 12 titres de cet album. Une section de quatre cuivres dont les arrangements, remarquables, reviennent à Larry McCabe (trombone), est une valeur ajoutée indéniable aux efforts produits par ce band qui évolue de belle manière dans un registre clairement soul/blues, voire même southern soul. J’avoue n’avoir découvert ce musicien pourtant aguerri qu’avec l’écoute de ce CD enregistré à Minneapolis, Minnesota, mais depuis, ce disque passe régulièrement par ma platine. C’est de la blue-eyed soul dans ce qu’elle a de meilleur, et un talent indéniable à découvrir. – Marcel Bénédit
The Isley Brothers
Santana
Power Of Peace
Sony Music 88985448512
Dans la première moitié des années soixante-dix, les Isley Brothers se sont souvent trouvés en terrain familier avec les reprises, offrant sur leurs albums T-Neck des adaptations très soul, de succès de folk ou de rock blanc, inventant des climats, des tensions, des harmonies vocales insoupçonnés dans leurs versions d’origine. Ce « Power of Peace » retient beaucoup de cette formule, avec la différence que Ernie et Ronald Isley doivent ici partager la vedette avec le guitariste Carlos Santana et sa fille Cindy Blackman, par ailleurs auteur du seul original parmi les 13 morceaux, I Remember. La production très pêchue est naturellement taillée sur mesure pour séduire les amateurs des récentes productions du grand Carlos, ami public. Les Isley se déchaînent sur Total Destuction To Your Mind, funkisent I Just Want To Make Love To You et se montrent peut-être sous leur meilleur jour dans sur les ballades What The World Needs Now, Mercy Mercy Me et Let The Rain Fall On Me. – Dominique Lagarde
R.L. Boyce
& The Thunder Band
Live From The Circle Bar
Go Ape Records – www.50milesofelbowroom.com
R.L. Boyce est âgé de 62 ans. Lunettes d’antan posées sur le nez, sourire jovial et édenté qui illumine un faciès marqué par les effluves du moonshine… Boyce est né le 15 août 1955, à Como, au nord de Clarksdale dans le Mississippi, où il réside encore. Como est une bourgade tranquille innondée de soleil qui résonne toujours de la musique de figures mythiques comme Fred McDowell, R.L. Burnside, Rev. Wilkins et du fifre de son oncle Otha Turner. On peut le rencontrer jouant dans son jardin au milieu d’amis musiciens un blues profond, avec aussi une tradition forte de fifres et de tambours entrecoupés de quelques chants de gospel. Boyce a commencé la musique adolescent et a enregistré avec Otha Turner à l’âge de 15 ans. Il chantait à l’église et jouait des percussions dans les groupes de fifres et de tambours. Boyce a ensuite orienté son style de percussion vers le blues tel qu’entendu sur le superbe album classique « Feelin’ Good » de Jessie Mae Hemphill. Avoir pour voisins Mississippi Fred McDowell et R.L. Burnide a été un véritable don du ciel. Il a appris la guitare et s’est mis à jouer comme eux grâce à Joe Townsend, pour interpréter un répertoire local qu’il joue avec un enthousiasme évident et une spontanéité bluffante. R.L. Boyce possède un don d’improvisation déroutant, provoquant souvent les rires de ceux qui l’entourent. Il rappelle Lightnin’ Hopkins ou Furry Lewis dans ses mimiques et expressions. Cet opus enregistré live au fameux Circle Bar à NOLA en février 2017 est composé de huit morceaux dont sept sont originaux, à l’exception de Poor Black Mattie rappellant évidemment la regrettée Jessie Mae Hemphill qui repose à quelques encablures de Como, à Senatobia. R.L. Boyce est accompagné de Tood Mathews (guitare), Paul F. Artigues (batterie) et de Sherena Boyce (tambourin). La prise de son en public donne à cet album un relief particulier qui fait penser à l’ambiance d’un juke joint du Sud profond. Boogie est un morceau emblématique du blues rural hypnotique et métronomique du répertoire de R.L. Boyce qui s’ancre notamment dans la tradition down home Hill Country blues de feu son voisin R.L. Burnside. Idem pour Child of God au groove qui fait se soulever et se déhancher le public afro-américain du Circle Bar. Les titres, très rythmés, sont d’égale valeur. La guitare a un grain bien « crade » et le son est joliment saturé. Le jeu minimaliste en mode mineur est envoûtant. Bref, le blues joué par R.L. Boyce est unique, comme le personnage. – Philippe Prétet
Brad Stivers
Took You Long Enough
Vizztone VBS001 – www.vizztone.com
Stivers était un parfait inconnu pour moi. Pas de notes de pochette dans le CD, pas d’infos (sauf le personnel et le fait que la séance d’enregistrement se soit déroulée à Austin,Texas), donc je dirais que c’est son premier album, mais je peux me tromper… Quoi qu’il en soit, il est sur Vizztone, une référence en soi (dans une nouvelle série VBS001) sous l’égide d’Amy Brat, une bonne copine de Chicago. C’est bon signe et cela se confirme à l’écoute. Stivers est un bon guitariste, un chanteur compétent et il a composé cinq des dix faces de l’album. On y trouve des ballades comme Here We Go Again (en duo avec Emily Gimble au chant et piano) et l’instrumental One Night Of Sin au parfum New Orleans (Dame, c’est une composition de Dave Bartholomew !), un peu de blues comme Nickel And A Nail ou Save Me et beaucoup de rockabilly très bluesy comme Can’t Wait, 2000 Miles, You’re Just About To Lose Your Clown – ce dernier avec Mark Wilson au saxophone – ou Put It Down et même un instrumental funky, Cold Sweat. Avec ses 37 minutes et des poussières, cet opus est un peu court mais fort bon, on fera avec. – Robert Sacré
The Nighthawks
All You Gotta Do
EllerSoul Records ER1707-029 – www.ellersoulrecords.com
Plus de 40 ans de carrière au compteur pour ce groupe mythique avec Mark Wenner (vo, hca), Paul Bell (vo, gt), Johnny Castle (vo, bs), Mark Stutso (vo, dms) et un programme très éclectique dans ce nouvel album paru fin juillet 2017 en même temps qu’un DVD que Michael Streissguth a consacré à leur parcours, « The Nighthawks – On The Blues Highway ». Vous avez dit éclectique ? De fait, on trouve quelques compositions originales pop/rock : le dynamique Another Day (Johnny Castle) et le tourmenté VooDoo Doll (Mark Stutso) ; il y a aussi des reprises parmi lesquelles un planant Let’s Burn The Cornfield (Randy Newman), les bien enlevés That’s All You Gotta Do (écrit par Jerry Ree et chanté à l’origine par Brenda Lee) et Dirty Water (Ed Cobb), une excellente version du Ninety Nine de Sonny Boy Williamson, le Baby I Want To Be Loved de Willie Dixon et Snake Drive (R.L. Burnside/Kenny Brown) sans oublier un arrangement original et instrumental de la comptine Frère Jacques (sous le titre Blues For Brother John) dû à Mark Wenner. – Robert Sacré
Steve Winwood
Greatest Hits Live
Wincraft Records WM 002 (2 CD)
Légende vivante de la blue-eyed soul et de la pop music à la fois, Steve Winwood a illuminé de sa voix et de ses claviers depuis plus de 50 ans le Spencer Davis Group, Traffic, Blind Faith avec, à la clef, quelques-uns des plus merveilleux albums de rock des années 70. Qui ne connaît I’m A Man, Gimme Some Lovin’, Dear Mr Fantasy ? Steve Winwood est un musicien apprécié et respecté au-delà des clivages musicaux, dont la carrière solo à partir de 1977 a également donné de belles réussites (Higher Love, Roll With It, While You See A Chance). Aujourd’hui, avec ce double CD, c’est un parcours à travers ses principaux succès ou ses titres fétiches qu’il nous propose de revivre. Des versions live provenant de ses archives, le premier CD, plus porté sur les hits, le second sur la période Traffic et sa délicatesse. Une redécouverte bienvenue. – Dominique Lagarde
Chris “Bad News” Barnes
Hokum Blues
Vizztone Label Group – www.vizztone.com
Comme le disait W.C. Handy : « You gotta hook ’em with the hokum ». Hokum blues : une image sans équivoque qui nous ramène aux années 30, à la prohibition, et à ce morceau emblématique popularisé ensuite par Tampa Red et Big Bill Broonzy. Humour, second degré, satire, sont ici présents évidemment chez un Chris Barnes toujours très en verve qui poursuit son bonhomme de chemin, entouré une fois encore de très bons musiciens. On note à ce propos la présence de Steve Guyger, harmoniciste de talent qui fit en son temps partie du Jimmy Rogers band. Le bonhomme n’est jamais à cours d’idées lorsqu’il s’agit de composer et cet album riche de 14 titres en est encore la preuve. De l’excellent blues, des textes idoines, bref, un bel album produit avec le goût et le sérieux des gens de chez Vizztone. – Marcel Bénédit
Al Basile
Quiet Money
Sweetspot SST9782 – www.albasile.com
Il y a déjà plus de 40 ans qu’Al Basile, surnommé “le Barde du Blues”, a commencé une carrière musicale avec Roomful Of Blues en tant que trompettiste. Il a ensuite volé de ses propres ailes, comme écrivain/poète couronné de prix (son second recueil de poèmes, « Tonesmith », vient de paraître chez Antrim House), comme compositeur renommé (musiques et textes) puis comme chanteur/trompettiste. Il n’a jamais coupé les ponts avec ses anciens partenaires comme Duke Robillard (gt), Rich Lataille (ts) et Doug James (ts, bs), tous trois présents ici avec les membres actuels du band de Robillard, Mark Teixeira (dms), Brad Hallen (bs), Bruce Bears (p) et Jeff “Doc” Chanonhouse (tp). Basile a écrit tous les morceaux de cet album produit par Duke Robillard et sorti en septembre 2017. Al est un storyteller super doué pour pointer les problèmes de société, par exemple le statut du blues dans le business musical actuel (Blues Got Blues en slow) ; les affres du vieillissement et de la mort qui approche à grand pas (Not Today en slow, comme Who’s Gonna Close My Eyes) ; la précarité des liens qui unissent les partenaires d’un couple (le bien enlevé The Time Is Now, ou Simple Ain’t Easy en medium, Line By Line une ballade en médium ou You Got Two en slow) ; pourquoi les riches s’enrichissent toujours davantage tandis que les pauvres s’appauvrissent de plus en plus (Quite Money en slow) avec, en piment supplémentaire, des chants à double sens (Put Some Salt On It) et on peut savourer les paroles à loisirs puisqu’ils sont retranscrits dans les notes de pochette. C’est du blues V.S.O.P., la plupart des textes sont mélancoliques et donnent à réfléchir mais, tout au long, l’accompagnement est du top niveau et punchy, comme on peut s’y attendre de la part du guitariste Duke Robillard et des sections de cuivres et rythmiques hors pair auxquelles on a affaire ici. – Robert Sacré
The Patrick Jansson Band
So Far To Go
Sneaky Foot Records SFRCD 003
Ce chanteur, guitariste, compositeur et producteur d’origine suédoise a un talent incontestable pour jouer le blues. Débutant tout jeune aux drums, il a étudié la musique à Stockholm avant d’entamer une carrière dans le music business. En 2007, il fonde son groupe dans un style blues-rock qui, au fil des album (c’est ici son troisième), s’affine et s’inspire nettement de B.B. King , Freddie King, Robert Cray. Belle voix, bons musiciens, jeu de guitare irréprochable, cet album nous permet de découvrir un artiste talentueux grâce à neuf plages sans moment faible. Les arrangements lui reviennent aussi, en dehors de ceux inhérents à la section de cuivres. – Marcel Bénédit
Lazy Lester
I’m A Lover Not A Fighter,
The Complete Excello singles 1956 -1962
Jasmine Records JASMCD 3085 – www.jasmine-records.co.uk
Icône vivante du swamp blues toujours en activité, le célèbre harmoniciste natif de la bourgade de Torras en Louisiane n’est plus à présenter aux aficionados des fameuses productions de Jay Miller. Des compagnies comme Flyright, Ace, ou encore Avi ont au fil des années amplement réédité ses titres. Cette fois-ci, c’est le label anglais Jasmine Records qui nous propose l’intégralité des faces de Lazy Lester gravées entre 1956 et 1962. Tout a été dit sur la qualité de l’ensemble de ces admirables compositions qui sont toutes de véritables bijoux, on ne se lasse pas d’écouter à nouveau They Call Me Lazy, Patrol Blues ou encore If You Think I’ve Lost You. Dans la section « bonus », ici pas de titres inédits ou de prises non retenues, mais le compilateur britannique nous présente six morceaux sur lesquels Lester accompagne des pointures de la trempe de Tabby Thomas, Lonesome Sundown, Slim Harpo et Lightin’ Slim. Son jeu à l’harmonica est alors irrésistible sur des classiques comme My Home Is A Prison, Nothing But The Devil, Gonna Stick To You ou encore les incontournables Rooster Blues et Hoodo Party. C’est sur les conseils de Lightin’ Slim, rencontré par hasard lors d’une escapade en bus, que Lazy Lester fit ses premiers pas en studio. Après un passage à vide dans les année 70 et son installation à Pontiac dans le Michigan, il retrouve au cours des années 80 le chemin des studios et enchaîne alors de nombreux engagements des deux côtés de l’Atlantique. Aujourd’hui, il réside à Pasadena en Californie, âgé de 82 ans il continue à se produire dans les plus grands festivals pour le plaisir de ses nombreux fans. Indémodable. – Jean-Luc Vabres
Wilson Pickett
Sings Bobby Womack
Kent CDTOP 467 – www.acerecords.co.uk
Plus de trente ans ont été nécessaires pour aboutir à la sortie de ce disque, le fruit d’un travail longtemps reporté. Ses concepteurs successifs, Cliff White, Bob Fisher et Tony Rounce en racontent les péripéties juridiques ou simplement relationnelles dans le livret du CD. Les 17 titres écrits par Womack pour Pickett et disséminés sur plusieurs albums Atlantic entre 1966 et 1968, font partie des indémodables de la soul. Ils sont ici regroupés, augmentés d’une version de Bring It On Home To Me et des deux chansons de l’unique et rare 45 tours de Bobby Womack publié à l’époque par Atlantic. Du hit I’m A Midnight Mover aux grandioses ballades I’m In Love, Trust Me, I’ve Come A Long Way, (il faudrait tout citer) Pickett se déchaîne comme à son habitude. D’aucuns pourront préférer certaines de ces chansons dans leurs versions plus intimistes par l’inimitable Womack lui-même, mais pour l’histoire, la mise en contact se passe ici. Après un tel effort créatif, Bobby Womack avoua se retrouver à court de chansons pour garantir son propre répertoire au début de sa carrière solo. Cela nous valut heureusement ses lumineuses adaptations de California Dreamin’ ou Fly Me To The Moon. – Dominique Lagarde
Bobby Hendricks
Itchy Twitchy Feeling,
Singles collection 1956-1961
Jasmine Records JASCD 959 – www.jasmine-records.co.uk
Le style des groupes vocaux de Rhythm & Blues du milieu des fifties, qui deviendra le Doo Wop, est un pan essential de la musique populaire américaine. Les adolescents blancs et noirs raffolaient de ces sons. Bobby Hendricks en tomba bien sûr amoureux. Sa voix proche de celle de Clyde McPhatter, le leader des Drifters, lui permet de se lancer dans une carrière musicale qui perdure. Jasmine nous présente tous les singles de ce chanteur de 1956 à 1961. Bobby Hendricks débute, sur disque, au sein des Flyers, groupe créé par Bill Pinckney chassé des Drifters. ATCO publiera un excellent single (On Bended Knees). En 1958, il est pris en main par les experts Jerry Leiber et Mike Stoller. Le résultat (Atlantic) est de bon niveau. Il devient alors très brièvement le leader des Drifters, puis il signe avec Henry “Juggy” Jones et son label Sue, en 1958. Accompagné de l’orchestre du guitariste et auteur-compositeur Jimmy Oliver, Bobby décroche son premier hit, Itchy Twitchy Feeling, sur lequel chantent les Coasters. Huit singles de Bobby Hendricks seront publiés par Sue, alternant titres au tempo rapide, proches du Rock & Roll, et balades mielleuses plus ou moins réussies. La chanson humoristique Psycho, dialogue entre un psychiatre et son client, rencontre entre le Doo Wop et Freud, lui donne un second succès. Malheureusement, la musique enregistrée, en 1961, pour Mercury, va du passable au médiocre et a très mal vieilli. En 1967, Bobby Hendricks met fin à sa carrière de soliste et rejoint les Drifters originaux. Il tourne depuis avec sa propre formation des Drifters. – Gilbert Guyonnet
Clifton Chenier
King Of Zydeco
The R&B Blues Years 1954-60
Frémeaux & Associés FA5715 – www.fremeaux.com
Clifton Chenier (1925-1987) est un musicien génial qui a quasiment inventé à lui tout seul un style musical, le Zydeco, un mélange parfait de blues, de R&B, de pop et de musique cajun. Il en est à l’origine en tout cas. Il est né près d’Opelousas dans le sud-ouest de la Louisiane dans une famille de musiciens (accordéonistes, guitaristes, violonistes et joueurs de rubboards). Adolescent, Clifton apprend à jouer de l’accordéon diatonique (un ton) et son frère Cleveland (1921-1991) joue du rubboard. Ils se produisent dans les bals du samedi soir (les fais-do-do) tout en assumant des petits boulots (agriculteurs, chauffeurs pour Gulf…) et, dès 1941, Clifton passe à l’accordéon chromatique (tous les tons) tandis que Cleveland passe du rubboard en bois au frottoir en fer blanc qu’il « caresse » avec six décapsuleurs de bouteilles à chaque main. Ils inventent la musique zydeco moderne, montrant la voie à des douzaines d’orchestres de ce genre, encore extrêmement populaires en Louisiane de nos jours. La carrière de ces musiciens exceptionnels se déroule en deux parties séparées par une courte traversée de désert. Les années d’avant-guerre avec des succès locaux jusque 1960 et des débuts discographiques en 1954. Et le second départ (vers la gloire internationale), de 1964 (les années Arhoolie Records commencent) jusqu’à la mort de Clifton en 1987. Le reste est de l’histoire, et elle est super bien racontée par Jean Buzelin dans les notes de pochette de cette anthologie qu’il a produite pour Patrick Frémeaux. On y retrouve 24 faces de la première partie de la carrière des frères Chenier, celle du R&B, avec d’abord cinq faces gravées en 1954 sous le nom de Cliston Chanier (!) pour J.R. Fullbright et sa compagnie californienne Elko, revendues ensuite à Imperial Records. On y trouve Clifton’s Blues, le premier blues à l’accordéon. Cleveland n’est pas présent mais bien leur oncle Morris “Big” Chenier à la guitare. Dans la foulée, Clifton et Cleveland sont invités à Los Angeles par Fullbright et, en 1955, ils sont engagés par Art Rupe pour Specialty Records ; ils enregistrent alors quatre faces avec Philip Walker et quatre autres avec P.Walker et Lonesome Sundown (toutes sont ici) et quelques titres seront des hits régionaux comme Ay-Tete-Fee ou Squeeze Box Boogie. S’ensuivent des tournées dans tous les États-Unis (sans Cleveland Chenier) et, de passage à Chicago, les gens de chez Chess Records repèrent ce groupe (avec Philip Walker) et, en 1956 et 1957, ils enregistrent cinq faces reprises ici, dont un original My Soul co-écrit avec Etta James. Puis c’est le retour en Louisiane et au Texas, Clifton s’installe à Houston et il travaille avec Jay D. Miller à Crowley, LA. Entre 1958 et 1960, Cliton et son groupe enregistrent trois singles Zynn (les six faces sont ici) dont It Happened So Fast et le Worried Life Blues (de Big Maceo Merriweather – le passage à Chicago a laissé des traces…), toujours sans Cleveland qui ne rejoindra son frère que dans la « seconde » carrière, celle qui sera boostée par Chris Strachwitz et Arhoolie dès 1964. Mais ces enregistrements-là sont relativement accessibles, tandis que ceux qui sont repris ici sont – mais pas tous – dispersés dans plusieurs anthologies dont certaines ne sont plus disponibles. Vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous n’avez pas ces faces ou seulement une partie, cette anthologie est un MUST absolu. – Robert Sacré
Various Artists
Mainstream Modern Soul 2, 1969-1976
Kent CD KEND 468 – www.acerecords.co.uk
Après un premier volume « Mainstream Modern Soul » et la compilation « Super Duper Love », le curieux de soul seventies dispose désormais d’une belle palette des travaux de Bob Shad, producteur sur la brèche depuis la fin des années quarante, autour du blues et du jazz. Toujours illustré d’une photo de la ravissante Ellerine Harding, ce CD rassemble une majorité de noms déjà convoqués sur les volumes précédents, et publiés en leur temps – avec un succès commercial variable – sur le label Mainstream et ses sous-marques dont Brown Dog, IX Chains ou Fast Track. Le vétéran Lenny Welch, la superbe Alice Clark – redécouverte au début des années 2010 – l’énergique Charles Beverly, Count Willie ou Linda Perry, conservent leurs marques dans la soul « d’avant », mais à l’évidence le glissement se confirme vers le disco balbutiant. Les productions deviennent plus lisses, les arrangements plus violoneux, les harmonies vocales plus basiques. Pour amateurs de « sophisticated soul ». – Dominique Lagarde
Lucky Peterson
What Have I Done Wrong
The Best Of JSP Studio Sessions
JSP Records JSP 3009 – www.jsprecords.com
Automne 1982. Nous découvrons, en France, un jeune homme derrière les claviers de l’orchestre de Little Milton, c’est Lucky Peterson. Celui-là est aussi guitariste. Il gravit très vite les marches vers la gloire. Il enregistre un album pour Isabel (1984), deux autres excellents pour Alligator, puis cinq très inégaux pour Verve. Sa musique s’oriente de plus en plus vers un hard rock bluesy. Lucky Peterson délivre de longs soli virtuoses, bavards, insignifiants, ennuyeux et insipides. J’ai quitté très vite ses concerts de Montpellier, en mai 1999, et Vauvert, en juillet 2013. Je ne me suis donc pas intéressé à la suite de sa carrière discographique chez l’anglais JSP qui a publié neuf CD enregistrés en studio. Nous arrive un « Best Of ». John Stedman a extrait la substantifique moelle de chacune de ses neufs productions et enrichi le disque avec trois très bons inédits. Le choix est judicieux, à l’exception peut-être de l’instrumental Where’s Lucky avec Bernard Allison et Larry McCray. Le très downhome Never Coming Back joué en slide rappelle le meilleur Homesick James. Les duos avec son épouse Tamara, en particulier le superbe et très intimiste Have You Ever (Could Have Been You) sont excellents. Cette compilation très réussie nous rappelle quel talentueux bluesman est Lucky Peterson. Un peu plus de rigueur dans ses choix de production aurait évité que ses disques ne soient trop inégaux, oscillant trop souvent de l’ennui au vrai plaisir d’écoute, comme ici. – Gilbert Guyonnet
Various Artists
Blue & Lonesome
Jasmine Records JASMCD 3101 – www.jasmine-records.co.uk
Après la parution du dernier album pur blues des Stones, « Blue and Lonesome », Jasmine Records a la bonne idée de publier les versions originales des onze titres de l’album (aux crédits de Little Walter, Wolf, Magic Sam, Jimmy reed, Eddie Taylor, Lightnin’ Slim, Otis Rush). Ceci permettra peut-être de découvrir – pour certains, notamment les plus jeunes – d’où vient tout cela… Le compilateur a de plus pensé à y associer 19 autres blues (ou morceaux soul) interprétés par les Stones sur divers albums, ici également proposés dans leur version originale. C’est ainsi, alors qu’on pouvait s’étonner que dans « Blue and Lonesome » aucun titre de Muddy Waters n’ait été choisi par Jagger et sa bande malgré son influence majeure sur leur carrière des débuts notamment, qu’est rendu à César ce qui lui appartient ; pas moins de trois titres lui sont consacrés. On retrouve aussi représentés, entre autres, Chuck Berry, Bo Diddley, Slim Harpo, mais aussi Gene Allison ou Marvin Gaye. Ainsi, quand à l’inverse on ré-écoute ces morceaux interprétés par Mike Jagger, on se rend compte – à l’instar de très peu d’artistes blancs – à quel point le chanteur anglais est littéralement « habité « par cette musique, particulièrement la soul. Au final, quoi de plus élégant que des Britanniques rendent hommage à ceux qui ont influencé l’un des plus grands groupes anglais de tous les temps ? Bravo Jasmine. – Marcel Bénédit
Guitar Slim
You’re Gonna Miss Me
The complete singles collection A & Bs 1951-1958
Jasmine Records JASMCD 3087 – www.jasmine-records.co.uk
Météore musical bien trop tôt disparu, Eddie Jones remporte au cours de son éphémère carrière un seul et mémorable succès, le fameux The Things That I Used To Do, qui va inspirer sur des décennies bon nombre de musiciens. Natif de Greenwood dans le Mississippi, il débute dans les clubs de La Nouvelle-Orléans au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Influencé par les compositions de Clarence Gatemouth Brown et T-Bone Walker, il enregistre en 1951 ses premières faces intitulées Bad Luck Is On Me, Cryin’ In The Morning, New Arrival et Standin’ At The Station pour le label Imperial avec, dans sa formation, un jeune pianiste débutant, Huey Smith. Après un passage sur le label J-B de Nashville au cours duquel il grave Feelin’ Sad et Certainly All, le point culminant de sa fulgurante carrière approche grâce à sa rencontre avec le producteur Johnny Vincent qui travaille alors comme recruteur de talents pour la maison de disques californienne Specialty dirigée par Art Rupe. En 1954, The Things That I Used To Do, produite par Ray Charles qui réside à cette époque à La Nouvelle-Orléans, reste quatorze semaines en tête du Billboard dans la catégorie R’n’B, les ventes du disque dépasseront le million d’exemplaires. Constamment en tournée afin de capitaliser son succès, Guitar Slim enchaîne les dates de concerts mais peine en parallèle à retrouver un deuxième souffle en gravant un nouveau tube qui pourrait asseoir définitivement sa carrière. Si des compositions comme If I Should Loose You, You Give Me Nothin’ But The Blues ou encore Down Throught The Years enregistrées pour la compagnie ATCO sont superbes, elles peinent néanmoins à trouver les premières places des hit-parades. Début 1959, au cours d’une tournée sur la Côté Est, il est victime d’un grave malaise lors d’un engagement à Newark ; il est transféré en urgence dans un hôpital de New-York. Physiquement à bout de course et miné par une consommation phénoménale d’alcool, il décède d’une pneumonie le 7 février de cette même année à l’âge de 32 ans. Le compilateur britannique nous propose ici l’intégralité des faces parues à l’époque. Il va s’en dire que chaque morceau est une véritable pépite qui ravira de nombreux amateurs. Vivement recommandé si vous ne possédez pas les précédentes rééditions. – Jean-Luc Vabres
Ketty Lester
Love Is For Everyone
Jasmine JASMCD 2642 – www.jasmine-records.co.uk
Ketty Lester, née Revoyda Frierson le 16 août 1934 à Hope, Arkansas (comme Bill Clinton), est connue pour son activité d’actrice (« Blacula », « La petite maison dans la prairie » – feuilleton dans lequel elle joua de 1978 à 1983, etc). Mais elle reste inoubliable pour son interprétation de la chanson Love Letters. Cette face B du single Era 3068 connut un énorme succès aux États-Unis et en Angleterre, au point que Ketty Lester tourna en Grande-Bretagne avec les Everly Brothers et qu’Elvis Presley ré-enregistra Love Letters en 1966. Cette chanson avait été composée pour le film du même titre, en 1945, avec Joseph Cotten et Jennifer Jones. Dick Haymes en était le chanteur. Ce CD présente les singles et l’album Era ainsi que le 45 tours Everest, le tout datant de 1962. Nous avons là une excellente chanteuse. Malheureusement, à l’exception de Love Letters et deux autre titres, le répertoire est celui d’une musique pop mâtinée de jazz aux arrangements luxueux, luxuriants parfois et maniérés. À réserver donc aux inconditionnels du genre. – Gilbert Guyonnet
Trevor Sewell
Calling Nashville, An Americana Adventure
Avec un titre pareil on sait où on va, à Nashville, le temple de la country music avec Sewell, un Anglais, à la guitare, claviers, basse, chant et mandoline. Il signe ici son sixième album et il a composé les 11 faces. Cet opus est censé abattre le mur entre le blues contemporain et la pop country appelée Americana. C’est manifestement le côté country qui s’impose plus que largement avec du violon d’entrée de jeu (Kellen Michael Weinrich dans Some Day et Tear It Down). Cela continue avec Tracy Nelson en duo vocal avec Sewell dans Long Time Ago et avec Ianis Ian en duo vocal + piano jazzy dans Fade To Grey et au piano, en live, dans un très mélancolique Shadows, sans oublier tout un bataillon de choristes tout au long (Vickie Carasco, Tracy Nelson, Janis Ian, Mia Moravis, etc). Enfin, Sewell lui-même est à la guitare dans des ballades en slow comme Mountain Of Gold ou The Way You Are, on le retrouve aussi à la mandoline dans Stand Next To Him. Si on aime aussi la musique country, comme moi, on passe un assez bon moment d’écoute, mais si c’est surtout le blues pur et dur qui vous branche, ce n’est pas cet album qui vous donnera des frissons car j’y ai cherché le blues en vain sauf peut-être des étincelles de ci de là comme dans le bien enlevé You Ain’t What I Am Looking For. – Robert Sacré
Tia
Lil’ Bird
L’actualité de Tia Gouttebel est riche. Après le périple dans le Mississippi avec Muddy Gurdy dont ABS Magazine s’est fait l’écho dans son dernier numéro online, voici son nouvel album qui, disons-le d’emblée, donne à cette artiste française une autre dimension. On part sur les routes du Mississippi avec Lil’ Bird – cette jeune femme aveugle mais tellement clairvoyante – ou encore avec Mississippi Cream ; on « vit » une expérience croustillante « érotico-culinaire » – comme le dit Tia non sans humour – avec Serial Cooker (j’adore ce titre) ; on danse et on tape du pied sur Cracker Jack ; on a l’impression d’entrer dans un roman de James Lee Burke en parcourant les bayous de Louisiane avec Dancin’ With The Devil. Autant de compositions personnelles remarquables. La complicité avec son compagnon, le percussionniste Marc Glomeau, se transforme ici en une véritable osmose. Le parcours musical de ce dernier, l’éclectisme de ses goûts (comme il l’a montré avec l’excellent CD « Mère Grand & The Sound Avengers »), ses talents de compositeur (deux titres en commun ici), de musicien et d’arrangeur, donnent une plus-value indéniable à l’ensemble par rapport aux premiers enregistrements de Tia, même si « Lil’ Bird » reste très marqué par la signature et la singularité de la chanteuse guitariste et auteur-compositeur. C’est aussi l’apanage des bons musiciens que de savoir se mettre au service des autres en respectant leurs idées et leurs choix, en toute humilité, Marc le fait ici encore à merveille. Et forcément, comme les bons musiciens attirent les bons musiciens, Manu Borghi (claviers), Laurent Cokelaere (basse), Francis Arnaud (drums), Ibou Sow (flûte peul), ne dépareillent pas dans cette création. Deux magnifiques titres de Don Cavalli (Black Coal et No Friend No Love), les reprises de Sweet Lotus Blossom d’Arthur Johnston, Lord, Help The Poor and Needy de Jessie Mae Hemphill et El Paso Rock de Long John Hunter, complètent cet album de dix titres tous de couleur différente mais d’une grande cohérence. Il n’y a aucun aucun moment faible dans cette album, chaque plage raconte une histoire et nous plonge dans un univers différent. – Marcel Bénédit
Nico Wayne Toussaint
Plays James Cotton
Dixiefrog DFGCD8799 – www.bluesweb.com
Résumer la carrière de Nico Wayne Toussaint, faire la liste des musiciens avec lesquels il a joué, citer tous les prix et récompenses qu’il a obtenus serait une tâche désormais très longue. Pour donner un aperçu de son parcours, ce toulonnais découvre le blues à l’âge de 18 ans avec l’album « Hard Again » de Muddy Waters. Il est surtout fasciné par l’harmonica de James Cotton. Un harmonica dont il apprendra vite à jouer et dont il ne séparera plus. Il devient professionnel en 1998. Il passe de long séjours aux USA, enregistre 12 albums sous son nom et cumule 18 ans de tournées. Récompense s’il en est, en 2003 il a rencontré James Cotton et a réussi à jouer sur scène avec lui. Le style d’harmonica de Nico est souvent comparé à celui qu’on entendait dans le blues et le funk des années 70 et 80. Après ces périodes d’intense activité suivent quelques années d’absence discographique jusqu’à la disparition de James Cotton le 16 mars 2017. Alors, pour lui rendre un vibrant hommage, Nico enregistre ce disque de 13 morceaux avec son groupe habituel enrichi d’un trio de cuivres. Il maintient ainsi le blues de son mentor bien vivant avec une formation en big band. Nico est le seul Français à avoir eu un disque classé parmi les 100 albums de blues les plus diffusés en radio dans le monde et il est l’un des très rares artistes non américains à avoir créé un style très personnel à partir du Chicago blues. Aussi ce disque ne saurait vous échapper, il est remarquable de bout en bout. – Robert Moutet
U Man Slide
Let’s Play Together
Poom Tchack PT 001
Très marqué par la musique dès son enfance, Manu Slide découvre la guitare avec son père et rapidement passe aussi à l’harmonica. C’est en spectateur de concerts de blues qu’il attrape définitivement le virus des musiques afro-américaines. De 1988 à 1999, il joue successivement dans cinq groupes avant de rencontrer Manu Marcy, un fameux harmoniciste. Avec lui c’est la naissance du duo des HarpSliders qui va durer quinze ans. On les retrouve dans de grands festivals européens. Mais en 2014, après cinq albums auto-produits, le duo se sépare. Manu a un nouveau projet, il ajoute une batterie à sa panoplie d’instruments pour tenter de devenir un one-man-band. En 2016 il franchit le pas en se produisant sur scène dans cette configuration. Il revisite des titres des HarpSliders et propose aussi l’adaptation de morceaux peu connus du répertoire blues. Mais comme il aime partager sa musique, il n’est pas souvent seul lors des enregistrements et il fait souvent appel à Stéphane Bihan qui tâte un peu de la guitare et du saxophone mais joue surtout de sa contrebasse à cordes boyaux (gutty strings). Avec 11 morceaux de Manu, deux de Sleepy John Estes et deux de Rory Gallagher, la comparaison avec la musique des HarpSliders est évidente. Ce disque devrait ravir les très nombreux amateurs qui regrettent leur disparition depuis trois ans déjà ! – Robert Moutet
Blue Meadows
Drinkin’ Cheap Whiskey
Dusty Road DR001
Blue Meadows est un trio toulousain qui s’est formé en 2013 suite à la rencontre du guitariste chanteur Zachary Nadal avec avec le batteur Arnaud Digout et le bassiste Bruno Verchère. Ce dernier a été remplacé depuis par Bruno Calvez. Après leurs deux premiers CD, « La Rivière » en 2014 et « Marche Avec Moi » en 2016, voici donc leur nouvel enregistrement de 12 morceaux composés par Zachary. Leur inspiration va de la musique traditionnelle américaine jusqu’à la nouvelle génération de guitaristes de blues comme Joe Bonamassa. Mais leur énergie est plutôt tournée vers le rock et même parfois avec des accents proches du hard rock. Il y a aussi des regards vers la country music avec l’alternance de guitare et de banjo. Leur blues, malgré une énergie résolument rock, permet quand même de ressentir la mélancolie du bluesman, aussi moderne soit-il. Un groupe à la fois traditionnel et moderne mais qui reste, en tout cas, original. – Robert Moutet
Christelle Berthon
Breathe To Me
VLF Production
Christelle Berthon est une harmoniciste française révélée par ses vidéos sur You Tube. Aujourd’hui, elle a 55 000 abonnés et 24 millions de vues. Sa carrière comme musicienne a commencé très tôt. À l’âge de quatre ans, elle joue déjà des airs à la flûte à bec, et à quatorze ans elle pratique le hautbois dans un conservatoire durant six ans. Elle découvre l’harmonica en 1991 mais arrête d’en jouer au bout de trois ans. Elle va vivre pendant 15 ans en Irlande et redécouvre l’harmonica à son retour à Châteauroux en 2007. Et c’est une révélation puisqu’elle va se perfectionner en jouant huit heures par jour. Puis elle rencontre Kenny Neal et Charlie Musselwhite. Ce dernier la dirige vers la simplicité et vers l’authenticité de son jeu. Rapidement, sa notoriété croît grâce à You Tube et elle fait ses premières scènes avec Melody Gardot, Jean-Jacques Milteau, Kenny Neal ou Louis Bertignac. Il s’agit ici de son premier disque avec 11 morceaux en instrumental. De belles mélodies que je trouve néanmoins loin des sonorité blues. Elle reprend par exemple le grand succès de Brel de 1956 Quand On A Que L’ Amour ; superbe chanson magnifiquement jouée ici par Christelle Berthon, bien que loin évidemment des standards de la musique afro-américaine. Voici l’avis d’un grand harmoniciste de blues, Jerry Portnoy : « Le jeu de Christelle Berthon est incroyable. C’est une musicalité merveilleuse et une maîtrise de la technique, mais c’est surtout un son magnifique qui transmet à la fois une émotion et un ressenti. » Souhaitons que le prochain opus de Christelle s’orient plus vers la musique du Diable. Il est certain qu’avec le talent de cette jeune artiste, il devrait être apprécié. – Robert Moutet
bonjour je me permet d’envoyer cet email pour faire quelques reflexions pour la chronique du cd de little freddie king par mr philippe pretet ou à la fin il est indiquer qu’il existe une version vinyl faux j’ai fait tous les sites aucune trace .autre remarque cette fois concernant le cd de l c boyce ou il est indiquer la référence du site 50 miles of elbow room malheureusement quand on va sur le site il est impossible de l’acheter ce site est bizarre on dirais qu’il est fantomatique car j’ai déja commander et acheter et je n’ai pas reçu les disques autre reflexion concernant le cd de clifton chenier de robert sacré je ne suis pas d’accord car il dit que les titres présents sont répartis sur divers compilations et soit disant pas disponibles faux car car certaines faces specialty présentent ici sont disponibles sur le cd zodico blues& boogie facilement disponible sur le net avec 2 pressages mais le plus c’est que jasmine à publié il y a 1 an un cd avec 27 titres dont 16 sont sur le frémeaux pour les 8 autres la seule différence c’est au niveau des alternates de plus tout ce qu’il a enregistrer est facilement disponibles c’est un excellent cd mais pas un must car il est impossible résumer plus de 35 ans de carrière avec arhoolie ,maison de soul etc etc je peux certifier exact car je possède tous les lps avec tous pressages différents et tous les cds .pour le titre du cd lazy lester compléte singles excello c’est faux car ici il y a que 10 singles au lieu des 15 qu’il a fait il aurait été plus judicieux de mettre tous les singles et pas de bonus déja parus idem pour le tabby thomas pourquoi avoir des titres de lonesome sundown il aurait été préférable de mettre tous les titres du lp flyright hoodoo party plus des inédits de ce faite ce cd apporte que 4 inédits je suis peut être trop pointilleux malgré ces reflexions je vais continuer à vous lire
Bonjour et mille excuses pour cette réponse tardive.
Je transmets à Philippe Prétet pour une réponse que j’espère plus rapide…
Cdt