Édito #83

Little Sonny, de son vrai nom Aaron Willis, est né le 6 octobre 1932 à Greensboro, Alabama. Il arrive à Detroit en 1953, rencontre Sonny Boy Williamson II (Rice Miller) une année plus tard et décide de devenir musicien. En 1956, il monte son premier groupe avec Louis Collins (Mr Bo) à la guitare, Chuck Smith au piano et James Crawford à la batterie. Il joue a Detroit au Plantation’s club, à l’Apex, au Congo Lounge, au Calumet Show Bar, au Carribbean club, au Bank Bar. Il enregistre pour divers labels : Duke, J.V.B, Revilot, Speedway, Wheel City, Enterprise dans les années 60 et 70. Puis viennent trois albums chez Stax records. Il participe aux festivals de Ann Arbor en 1972 et Wattstax. Dans les années 90, il grave plusieurs cd chez Glynn Records et P-Vine. Aujourd’hui retiré du monde de la musique professionnelle, il coule une retraite paisible dans sa maison de Detroit où Lola Reynaerts l’a rencontré en mai dernier. Nous avons grand plaisir à partager ici cet entretien d’un musicien à part, qui a marqué le Blues par son jeu d’harmonica, toutefois sans jamais se limiter à un seul genre musical, créant son propre style. En septembre 2007, nous avions publié (ABS Mag n°15) un dossier sur Little Sonny comprenant une interview menée par Jean-Luc Vabres avec la complicité de Jeffrey Peters (très axée sur ses collaborations aux divers labels et ses prestations en clubs), une discographie (réalisée par Jean-Pierre Arniac, Daniel Bellemain et votre serviteur) et Jacques Demêtre nous avait offert un bel article « souvenir » de sa rencontre avec Little Sonny en 1959 à Detroit. Cet article est restitué dans ce numéro 83 au format web ; c’est aussi l’occasion pour ABS Mag de rendre hommage à Jacques qui nous a malheureusement quittés en 2020 et dont le « Voyage au Pays du Blues » fut certainement le livre de chevet de nombre d’entre nous.

Chanteur, guitariste, bassiste, pianiste et accordéoniste, Major Handy a, dès sa tendre enfance, été imprégné de musique créole. Son parcours est atypique : il a joué dans le band d’Otis Redding avant de faire partie du Rockin’ Dopsie’s band durant douze ans et du Buckwheat Zydeco’s original lineup un an. Il a également exercé de nombreux jobs et fut nommé sheriff à la fin des années 1970. De sérieux problèmes de santé l’ont récemment privé de scène, mais il a aujourd’hui retrouvé son public. Dave Thomas, infatigable voyageur dès qu’il s’agit découter de la bonne musique, était au festival de Lafayette en Louisiane en avril dernier où il a pu rencontrer pour ABS Magazine cette véritable légende du zydeco.

En bénévole impliqué depuis des mois dans cette aventure, Gilbert Guyonnet nous conte la genèse et la naissance d’un festival de Blues, la première édition du Montpellier Blues Festival.

Enfin, le Jazz Me Blue de Stéphane Colin s’intérresse à Eddie Roberts dont le funk devient on ne peut plus fédérateur ; son nouvel album, « Floki Sessions : Boots In Place », paru chez Color Red Music, en est le témoin.

Ce n°83 d’ABS, comme à l’accoutumée, vous offre de très nombreuses chroniques de disques nouveautés et rééditions, à découvrir en fin de magazine.

Nous pensons fort, au moment de cette sortie, à notre ami Smilin’ Bobby et à Tail Dragger qui nous ont récemment quittés. Avec eux, nous avons partagé, à Chicago et ailleurs, des moments qui resteront inoubliables.

Marcel Bénédit