Nico Wayne Toussaint

Nico Wayne Toussaint. Photo © Eric Traversié

« Aller là où l’action se passe ! » 

• Clarksdale, Mississippi, fut le point de chute de Nico Wayne Toussaint pour son nouvel album chroniqué dans notre précédent numéro, le très réussi « From Clarksdale with Love » (Inouie Distribution). Chanteur, harmoniciste, guitariste et auteur-compositeur, Nico Wayne Toussaint a débuté sa carrière professionnelle en 1998 et a depuis enregistré quinze albums, majoritairement sur la label Dixiefrog et glâné un nombre conséquent de distinctions. Entretien avec l’un des artistes majeurs du blues hexagonal.

Quelles sont tes origines ?
• Je suis né à Toulon dans le Var, mais j’ai grandi dans le Sud-Ouest à partir de l’âge de 7 ans. Je vis actuellement à Pau dans le Béarn, dans les Pyrénées Atlantiques.

Y-avait-il des musiciens dans ta famille ?
• Oui. J’ai une famille un peu mélomane et musicienne. Mon père pratiquait la musique sans en avoir jamais fait sa profession et était un fervent activiste dans le milieu de la musique folk en France dans les années soixante-dix, au siècle dernier… Il était aussi un fondu de musique américaine. Il était un fils de la Libération et a grandi avec le Jazz, le Blues et le Gospel. Il a pu voir Big Bill Broonzy à Paris, en 1950 (1) Salle Pleyel. Dans ma famille, il y avait une appétence particulière pour les musiques nord-américaines et en grande partie la Country, le Rock & Roll et le Blues.

Nico Wayne Toussaint. Photo © Eric Traversié

Ta mère ou ton père jouaient-ils d’un instrument ?
• Mon père était multi-instrumentiste. Il était pianiste, violoniste, accordéoniste et guitariste. Tout ça avec beaucoup de naïveté en quelque sorte. C’était tout à fait dans l’esprit des années 1970. On prend un instrument, on apprend à en jouer, puis ça y est, on joue. En fait, on en joue avant d’avoir appris ! C’était l’idée du langage oral. En outre, ma grand-mère était premier prix de Conservatoire. Mon père a décidé d’aborder la musique d’un point de vue beaucoup plus direct. C’est ce dont, moi, j’ai hérité de lui. C’est cette approche autodidacte et absolument pas lettrée de la musique que j’ai choisie. Cela a été mon point d’entrée dans le Blues.

Nico Wayne Toussaint quartet avec, de gauche à droite : Michel Foizon (gtr), Romain Gratalon (batterie), Nico Wayne Toussaint et Rémi Grangé (basse). Pau, été 2024. Photo © Fabien Maigrat

Ta réponse a devancé ma question qui était : « d’où vient ton goût pour le Blues ? ». Tu joues de plusieurs instruments, harmonica et guitare. Pourquoi as-tu initialement choisi l’harmonica ?
• J’ai eu un coup de foudre pour cet instrument parce que ses sonorités me plaisaient. Je les entendais grâce aux disques de blues que je possédais. C’est probablement Muddy Waters – avec James Cotton – qui m’ont beaucoup, beaucoup influencé, énormément même. Mais des harmonicistes moins « boxeurs » tels Sonny Boy Williamson (Rice Miller), qui sont beaucoup plus subtils, avec un son souvent très acoustique et une magnifique amplitude sonore, ont eu leur importance. Cela m’a toujours beaucoup influencé. Bien sûr, la guitare m’a aussi beaucoup parlé. Mais j’ai pensé que l’harmonica, étant un petit instrument que l’on met dans la bouche, avec lequel on ne voit pas ce que l’on fait, c’était forcément l’instrument de la spontanéité, alors que la guitare me semblait être l’instrument du travail des gammes, comme ce que j’avais vu faire au piano. Je ne voulais pas aller vers cela. Donc l’harmonica m’a aidé à rentrer dans le Blues d’une manière très spontanée, tout comme on chante spontanément. J’ai joué de l’harmonica assez rapidement.

Michel Foizon (gtr) et Nico Wayne Toussaint (harmonica). Pau, été 2024. Photo © Fabien Maigrat

Cet instrument a très vite été donné aux enfants ?
• Oui. Mais il a été, au moment de sa création, un instrument très sérieux qui a été construit sur les plans de l’accordéon dont c’était une version portable et beaucoup plus économique. Mais à une certaine époque, cet instrument avait la cote. Albert Raisner et divers trios magiques d’harmonicistes jouaient des valses et divers titres de variété. C’est un instrument hautement technique. Mais il peut être donné à un enfant ou à quelqu’un qui va s’en emparer d’une manière très intuitive. Cela peut donner Bob Dylan… 

Pourquoi toi, Français, as-tu choisi le Blues comme moyen d’expression alors que, j’imagine, tu peux jouer divers autres styles de musique ?
• C’est vrai. Cela a été un coup de foudre. Tu sais, les coups de foudre, ça ne s’explique pas. Quand j’ai entendu cette musique, j’avais quinze ans. Mon père avait un disque de Muddy Waters et pas n’importe lequel ; c’était un disque de Muddy Waters qui avait été produit par Johnny Winter. C’était un album des années 1970 (2). Ce n’était pas le Muddy Waters acoustique avec Willie Dixon à la contrebasse… Ce n’était pas vieux, c’était moderne. Et il se trouve qu’à l’époque une des chansons du disque était utilisée par les jeans Lewis pour une pub à la télé (3). Quand j’ai posé ce disque sur la platine familiale, je me suis dit : « Oh ! C’est énorme ! » . Immédiatement, cette musique m’a happé et cela a changé le cours de ma vie.

Depuis, le Blues ne t’a jamais quitté ?
• Oui, bien sûr. Je suis toujours dedans. Impossible d’en sortir. Je suis plus que jamais dedans ! J’avais quinze ans lorsque je l’ai vraiment découvert. J’en ai cinquante-et-un. Cela fait trente-six ans que je vis avec. Je n’ai jamais cessé de creuser ce filon. Je ne me lasse pas de le jouer, de l’écouter, de l’interpréter. C’est une véritable passion, une quête.

De gauche à droite : Michel Foizon (gtr), Nico Wayne Toussaint, Romain Gratalon (batterie). Pau, été 2024. Photo © Fabien Maigrat

J’imagine les difficultés pour se faire une réputation dans l’industrie musicale française en interprétant le Blues. Y-a-t-il une recette pour sortir la tête de l’eau avec une telle direction musicale ?
• Le talent, peut-être ? Voici ce qui s’est passé. Quand j’avais dix-huit ans, je me suis vraiment et sérieusement orienté vers l’harmonica. Je rappelle que j’ai découvert le Blues à l’âge de quinze ans. Pendant trois ans je n’ai fait qu’écouter. Ensuite, je me suis dit que j’aimerais jouer de l’harmonica. Il se trouve que j’ai eu de la chance. Parfois, la chance sourit et cela facilite tout. Le jour où j’ai décidé de devenir harmoniciste, j’ai rencontré quelqu’un de ma région qui habitait à un kilomètre de chez moi. Il était ainsi très facile de le rencontrer, de le côtoyer. Il était lui-même un excellent harmoniciste. Il m’a donné des cours et mis sur les rails pour débuter. C’est quelqu’un avec qui j’ai eu de nombreuses heures de conversation sur la musique. À moi qui ne connaissais pas grand-chose, il disait : « Écoute la grosse caisse dans tel disque, la façon du batteur de jouer de la charleston ». Il m’a incité à poser mon attention sur des choses que j’ignorais complètement. Il m’a appris à pointer du doigt ce qui importait dans la réussite d’un disque. J’ai ainsi eu la chance de débuter l’harmonica avec quelqu’un de très bon. C’est un modèle, un étalon pour moi qui m’a permis de grandir qualitativement. Un jour, ce gars-là m’a demandé : « Que veux-tu faire avec le Blues ? ». Je luis répondis : « Je veux jouer Muddy Waters, Little Walter, tout ça ». Il me dit : « Tu chantes ? ». « Non, pas du tout. Je veux être harmoniciste », lui répondis-je. Sa réponse fut : « Bah, ici, il n’y a personne qui fait ça, qui pratique la musique que tu veux jouer. Tu vas donc devoir devenir chanteur et monter ton propre groupe pour jouer la musique que tu désires jouer. Parce que si tu attends de rejoindre un groupe qui joue cette musique par ici, il n’y en a pas ». Cela a été une prise de conscience hallucinante parce que j’avais dix-huit ans et qu’il me dit cela lors du premier cours qu’il me donna. Ainsi m’indiqua-t-il la voie à suivre. Au début, je n’ai joué que de l’harmonica, pendant deux ou trois ans. Puis j’ai rencontré un guitariste, Michel Foizon, avec qui je travaille encore. Michel jouait tous les morceaux. Je jouais de l’harmonica. Petit à petit je chantais deux titres. Puis j’ai eu un groupe avec mon père. Cela dura trois ans. C’est à ce moment que je devins acteur principal, chanteur et harmoniciste.

À cette époque, jamais dans mon esprit je n’avais imaginé que cela deviendrait une carrière. Je ne prenais pas cela au sérieux. Aussi ai-je fait des études universitaires. Après les obligations militaires, j’ai eu la chance de partir aux États-Unis comme assistant de français. J’ai eu la chance d’enregistrer un disque là-bas. J’y étais déjà allé à d’autres reprises et avais un petit réseau de connaissances. Je me suis dit : « Je vais passer un an en Amérique. Je veux revenir avec un disque enregistré là-bas… ». Mais il se trouve que ce que je croyais être un point final a été un point de départ, parce que ce disque-là est arrivé aux oreilles de Philippe Langlois qui avait la firme disques française Dixiefrog. Philippe m’a appelé en me disant : « Si tu fais un autre album, cela m’intéresse ». Et donc, ni une ni deux, je suis reparti enregistrer aux États-Unis. À partir de 1998, j’ai eu un album distribué partout en France (4). J’ai donc été amené à me professionnaliser. Avec la multiplication des offres de concerts, il a fallu rentrer dans les clous : arrêter « le black », déclarer les revenus… En bref, devenir un professionnel de la musique.

Nico Wayne Toussaint quatuor avec, de gauche à droite : Romain Gratalon (batterie), Michel Foizon (gtr), Nico Wayne Toussaint et Rémi Grangé (basse). Photo © Eric Traversié

Tout cela à mon corps défendant au début, je l’avoue. Cela m’est tombé sur la tête. Je n’avais aucun plan de carrière. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui se mettent à jouer d’un instrument et, avant même de savoir en jouer, affirment « moi, je veux être intermittent du spectacle ». Mais moi je ne savais pas ce qu’était l’intermittence. Donc on a dû tout apprendre dans les années 1990. Un tas de gens avec qui on jouait ou les structures qui nous accueillaient ont dû s’officialiser. Ils ont dû devenir des associations, fournir des factures, régler la SACEM ; nous avons perdu la moitié de nos cachets pour payer des charges. Ce nouveau statut s’est installé progressivement.

Aujourd’hui j’ai cet album qui sort. C’est mon quinzième. Alors cela devient une vraie carrière. Il y a de la régularité, du travail dans le temps. Mais au début, ce n’est jamais parti pour devenir cela en fait. Et c’est ce que j’aime particulièrement. J’essaie toujours de garder cette fraîcheur, cette naïveté, tout en faisant du mieux possible, en cherchant le meilleur son, le meilleur arrangement. Cette fraîcheur, cette naïveté, c’est le fait de ne pas avoir tout compris. Il y a encore des découvertes à faire. Cela me paraît important pour un musicien. S’il a fait le tour de ce qu’il a à dire, cela me paraît triste quand même.

Ton nouveau disque est sorti le 6 décembre 2024. Il a été très bien accueilli par la critique, dont ABS. Notre rédacteur en cher Marcel Bénédit en a fait une élogieuse recension méritée. Que peux-tu nous dire de cette expérience particulière qu’est ce « From Clarksdale With Love » ?
• C’est un disque qui n’existe qu’à cause du précédent (4) que j’avais enregistré tout seul au sortir du confinement. Cet enregistrement a été une renaissance pour moi en quelque sorte. J’y ai exprimé toute mon histoire en tant qu’harmoniciste et chanteur. Cette période a fait que je me suis mis à redécouvrir la guitare. Et donc je m’y suis accroché. Je l’avais tellement écoutée, je l’avais tellement dans l’oreille que je crois que cela m’est sorti assez facilement. Je ne sais pas jouer de guitare, mais je joue des blues à la guitare, un peu dans l’esprit de John Lee Hooker, Louisiana Red, un peu dans cette veine. Comme je chante, j’ai besoin d’un support minimum pour pouvoir m’exprimer, comme eux ont fait.

En 2022, j’ai sorti cet album (5) dans lequel j’étais tout seul. Guitare, harmonica et chant. Le disque a reçu un très bel accueil étonnant. Je suis alors parti travailler la guitare, en septembre 2023, à Clarksdale, dans le Mississippi. C’est la ville d’où vient Ike Turner, où est né, quasiment à côté, John Lee Hooker. À Clarksdale, il y a toute la culture de R.L. Burnside, Robert Belfour. Il y a le label et, j’ajoute, la boutique de disques et d’œuvres crées par des artistes du Mississippi, CatHead. Il y a toute une vie intense, une activité très forte autour d’un style de Blues qui n’est pas celui de Chicago, qui est un style beaucoup plus primaire, beaucoup plus rustique et en même temps très enivrant et entêtant. J’ai loué, à Clarksdale, une petite cabane pendant deux mois. J’ai travaillé inlassablement la guitare. J’ai intégré le milieu local. J’ai joué et fait des concerts dans la rue, dans divers lieux publics en solo. J’ai joué au Red’s non comme artiste leader, mais j’ai accompagné Terry ‘Harmonica’ Bean et divers musiciens locaux. Quand je suis revenu en France, fort de cette expérience, j’étais prêt à enregistrer et produire un nouveau disque. Après le disque solo dont j’ai parlé plus tôt, je voulais enregistrer de nouveau avec un orchestre. Mon précédent disque avec un orchestre était « Nico Wayne Toussaint Plays James Cotton ». Il datait de 2017 et était un hommage à James Cotton que publia Dixiefrog. En mars 2024, j’étais prêt et j’ai réuni le groupe qui m’accompagne sur « From Clarksdale With Love ». On a commencé à travailler des chansons dont certaines que j’avais créées pour mon dernier album solo. Nous les avons réarrangées et sélectionné d’autres titres que j’ai rapportés de mon séjour dans le Mississippi. Ceux-ci, je les ai composés à Clarksdale où j’arrivai fin septembre 2023. C’était les champs de coton partout. C’était la récolte. C’est un moment incroyable, un moment spécial de l’année quand on vient pour le Blues et qu’on découvre ce territoire au moment de la récolte du coton. La boucle est bouclée en quelque sorte. Il n’y aurait pas de Blues sans le coton. À cette époque de l’année, on peut le voir à perte de vue, le mesurer, le toucher, voir le petit arbuste que c’est. On découvre la terre poussiéreuse qui se soulève au moindre coup de vent. C’est une poussière dense, collante. Quand elle se fixe sur la voiture, on peut la traîner sur nos roues deux ou trois kilomètres. Cette terre est poisseuse. C’est fort inspirant d’être là-bas à une telle période. J’ai vécu pleinement cette expérience. Mon nouveau disque a été enregistré en France avec mon groupe, mais il a été entièrement conçu dans le Mississippi.

Nico Wayne Toussaint Big Band avec, de gauche à droite : Pascal Drapeau (trompette), Michel Foizon (gtr), Nico Wayne Toussaint, Cyril Dumeaux (saxophone), Romain Gratalon (batterie), Rémi Grangé (basse), Jean Pierre Legout (claviers) et Sébastien Arruti (trombone), 2024. Photo © Laurent Sabathé

Le disque est très varié. On part d’un bref titre Memphis où tu es seul à l’harmonica et on finit avec toi seul à la guitare à la John Lee Hooker, en passant par divers styles avec une forte présence de cuivres.
• J’ai en effet mis des cuivres parce que, dans l’album hommage à James Cotton sorti en 2017, j’avais réuni pour la première fois une section de cuivres, moi qui n’aimais pas trop cela au départ. Mais pour jouer le funk de James Cotton, il fallait des cuivres. Nous avons monté ce groupe à huit et sommes devenus d’excellents amis. Au départ, nous ne nous connaissions pas. Tout le monde a été emballé par le projet et les réactions de notre public. Nous avons donné un concert mémorable sous le chapiteau de Marciac, dans le Gers (6). Devant 7000 personnes, ce fut un moment très puissant de ma carrière. Cela nous a donné envie de continuer. Nous avons donc fait toute une série de concerts tout au long des années. Quand est venue l’opportunité de réaliser « From Clarksdale With Love », je me suis dit : « on peut le faire à quatre, mais ce serait dommage que ce nouvel album n’inclue pas les cuivres ». Parce que s’il n’y a pas les cuivres sur le disque, ils ne seront pas sur scène. En effet, les tourneurs voudront engager la formation en quartet sans les cuivres. J’ai pensé à Jimmy Burns qui sait faire ce savant mélange d’un jeu de guitare parfois approximatif et des cuivres. Malgré ses imperfections, Jimmy Burns est totalement authentique. Je pense à l’album « Leaving Here Walking » (7). J’adore la première chanson, titre éponyme du disque, dans laquelle il y a cette jonction entre une guitare assez fragile et les cuivres qui amènent un niveau beaucoup plus classieux. Je trouve que c’est une valeur ajoutée. Et c’est ce que j’ai voulu faire dans l’album, mêler les cuivres que l’on retrouve à Memphis dans la Soul de chez Stax avec toutes les cultures que l’on retrouve dans les environs de Clarksdale. J’ai aussi pensé à La Nouvelle-Orléans où les cuivres sont très présents. On est dans ce périmètre où les frontières sont un peu floues, entre le New Orleans, la Soul, Al Green et Bobby Rush. En fin de compte, j’ai un peu joué sur ce « crossroad » musical, sur cette croisée des chemins, en intégrant à mes riffs très mississippiens un accompagnement de cuivres qui est beaucoup plus satiné, beaucoup plus chiadé. Je trouve que le mélange a bien fonctionné.


Notes :
(1) Probablement septembre 1951.
(2) LP « Hard Again » – Blue Sky 34449, publié en 1977.
(3) Mannish Boy.
(4) « My Kind of Blues » – Dixiefrog DFGCD8479, en 1998.
(5) « Burning Light » – Not on label AD7649 LP, en 2022.
(6) Le 30 juillet 2017.
(7) « Leaving Here Walking » – Delmark Records DE694, en 1996.


Gilbert Guyonnet
Remerciements à Bruno Labati