Prodige du Blues
• Deuxième semaine du mois de septembre 2023. D.K. Harrell s’installe pour cinq jours dans la capitale du Texas à l’occasion de la 11è édition du Eastside Kings Festival. Son emploi du temps est chargé, il est également prévu qu’il joue dans deux clubs de la capitale d’Austin. Logeant dans le même lieu, nous avons convenu de nous rencontrer au lendemain de sa première prestation et quelques heures avant un concert dans le fameux Skylark Lounge situé sur Airport Boulevard à Austin. Après son superbe album, « The Right Man », unanimement accueilli par la critique, beaucoup de festivaliers attendaient avec impatience de le voir sur scène. Ils ne furent pas déçus. D.K. Harrell est un artiste doué, formidable guitariste mais aussi chanteur hors-pair.
Installés confortablement, nous reparlons du concert de la veille avant de mettre le cap sur sa jeune et brillante carrière qui fait déjà l’unanimité des deux côtés de l’Atlantique. Si la vie ne lui a pas réservé que de bonnes surprises, sa résilience et son opiniâtreté l’ont déjà guidé vers une reconnaissance plus que méritée. Sa route est désormais tracée, les doutes sont définitivement envolés, D.K. Harrell peut sereinement regarder l’avenir…
Trois amis réunis à Austin
Wow ! Hier le concert avec l’ensemble des musiciens fut formidable. Il s’est vraiment passé quelque chose ! D’abord, en début de journée, Eddie Stout, le boss festival, me donne un coup de fil pour m’annoncer quelques changements, notamment sur le lieu où cela allait se dérouler. Pour moi, c’était en plus une première de me retrouver aux côtés de pointures comme Johnny et Jason Moeller, Mike Connolly et Mike Archer. J’ai vraiment été impressionné par leur professionnalisme. Ils connaissaient mes titres. Ce fut un réel plaisir de jouer avec eux. La belle surprise de cette soirée, ce fut lorsque Sean “Mack” McDonald et Mathias Lattin me rejoignirent. Nous nous sommes vraiment régalés ! J’ai rencontré Sean il y a trois ans de cela, au cours d’un rassemblement dédié aux jeunes musiciens qui se déroulait dans le fameux ranch Foxfire qui se situe à Waterford, dans le Mississippi. Sean est un musicien formidable, je l’ai surnommé “The Golden Boy” ; il est imbattable par exemple sur les compositions de Johnny Guitar Watson ! Durant cette période, lorsque je l’ai rencontré, je n’étais pas trop sûr de moi concernant ma technique à la guitare. J’étais dans le circuit du Blues professionnel depuis juste une année… On a très vite accroché ensemble, il m’a encouragé dans la voie que j’avais choisie. J’ai sympathisé avec Mathias l’année dernière, au cours d’un concert à La Nouvelle-Orléans auquel Christone “Kingfish” Ingram m’avait convié. Je fus enthousiasmé par son magnifique jeu à la guitare qui fourmille d’inventivité. Mathias m’avait vraiment impressionné. Sa musique est fortement inspirée par le Jazz, notamment Wes Montgomery, le rock également, sans oublier les grands classiques du douze mesures, voire même le Gospel. Je l’appelle “Le Frank Zappa du Blues”, car il m’évoque tout ce qu’a fait cet illustre musicien dans de nombreux styles qui vont de la Fusion au Rock psychédélique. Il est vraiment plus que doué, il va aller très loin grâce à l’inventivité de son style, c’est une perle rare. Pour revenir au concert d’hier soir, nous étions vraiment très heureux de nous retrouver tous les trois. D’habitude, les musiciens continuent après le show pour aller faire une jam dans un club, nous on a préféré se retrouver autour d’un verre, puis faire une partie de billard. Nous avons tellement peu d’occasions d’être ensemble… Nous avons profité de ce moment grâce à Eddie Stout qui a eu l’excellente idée de nous inviter tous les trois en même temps.
Un refrain célèbre en guise de premières paroles
Je suis né le vendredi 24 avril 1998 dans la petite ville de Ruston qui se situe dans le nord de la Louisiane, entre Shreveport et Monroe. À ma naissance, comme beaucoup de nouveaux nés, j’ai eu une jaunisse, elle fut sévère, mais j’ai été bien traité et je m’en suis sorti, au plus grand soulagement de ma maman, Christal Jackson. Ma mère compte énormément pour moi, elle est pour ainsi dire « la femme de vie » ! Elle est – et a toujours été – à mes côtés, elle est la personne qui compte le plus pour moi, elle m’a toujours encouragé dans ce qui me tenait le plus à cœur, c’est-à-dire la musique.
Mon grand-père, C.H. Jackson, tient également une place prépondérante dans le fait que je sois musicien aujourd’hui. C’est dans sa discothèque que j’ai découvert les enregistrements de James Brown, Little Johnny Taylor ou bien sur ceux de B.B. King. Justement, concernant cette icône du Blues, mon grand-père et ma mère m’ont raconté cette histoire qui touche à ma petite enfance. Jusqu’à mes 18 mois, je ne parlais pas, j’émettais uniquement que quelques rares sons. C’était au point que ma famille pensait vraiment que j’avais des problèmes d’audition. Un jour, ma mère doit se rendre dans un centre commercial à Shreveport, à une heure de route de la maison. Elle décide de m’emmener avec elle. Alors qu’elle est en train de m’attacher sur le siège, mon grand-père arrive avec, dans ses mains, le CD de B.B. King intitulé « Deuces Wild ». « Si tu veux faire le trajet tranquille, fais-lui écouter cet album », dit-il à ma mère. Suivant les conseils de son père, sur le trajet, ma mère écoute et apprécie cet album dans lequel on retrouve The Thrill Is Gone. Elle entend quelque chose tout à coup. Elle ne réalise pas tout de suite. Ayant du mal à identifier ce qui se passe, elle regarde le lecteur de CD, puis se retourne une nouvelle fois pour regarder là où je suis assis. Oui, c’était bien moi qui répétais en boucle les quatre mots de la célèbre composition The – Thrill – Is – Gone ! « Bravo Sean », dis maintenant après moi : « Maman ! », et moi de lui répondre uniquement en boucle : « The thrill is gone ! » (rires). C’est incroyable, mais véridique. C’est à partir de ce moment-là que j’ai véritablement commencé à parler et à me faire comprendre. Avec le recul, je m’aperçois que si la musique m’a suivi durant toute mon enfance, je le dois à mon grand-père et à sa discothèque. Personne dans ma famille ne joue d’un instrument. Je suis le seul à avoir souhaité devenir musicien. Ma mère possède une voix superbe, je m’en suis vite rendu compte en l’accompagnant à l’office le dimanche. C’est là que vocalement tout a débuté pour moi. Je perçus alors toute la beauté, l’harmonie et la sensibilité qui émane de ce que nous chantions le dimanche matin. Ça te laisse des traces indélébiles ; même si tu choisis plus tard de chanter uniquement des compositions profanes, ces rendez-vous dominicaux restent définitivement gravés en toi.
Ray, Cadillac Records et les Blues Brothers
Je devais avoir six ans lorsque j’ai découvert à la télévision les publicités pour le film « Ray » avec Jamie Foxx. Elles tournaient en boucle sur le petit écran de la maison. Je fredonnais sans cesse Hit The Road Jack ou Georgia. Je demandai alors à mon beau-père de m’emmener le voir, il fut de suite d’accord. Ce fut alors – musicalement parlant – une totale révélation en ce qui me concerne. J’étais jeune mais totalement emballé par cette découverte. À la maison, Ray Charles était omniprésent par le biais de la musique originale du long métrage. Ce que les gens savent peu, c’est qu’il existe deux albums officiels, un noir et un bleu dédiés au film (« Ray » et « More Music From Ray »). Bien sûr, à la maison, je possédais les deux versions. Sur le deuxième album, en plus de tous ses grands succès, j’adorais particulièrement la composition intitulée Rockhouse part 1 & 2. Il va de soi que Ray Charles me mit pour ainsi dire le pied à l’étrier. Je me servais alors d’Internet pour partir à la recherche d’autres musiciens évoluant dans ce registre ou alors nettement plus soul. Je découvris des artistes comme Sam Cooke, Curtis Mayfield, Sam & Dave, Otis Redding, Johnnie Taylor… Pour moi, c’était comme consulter une encyclopédie. Je dois une fière chandelle à mon beau-père qui fut dans la vague des premiers utilisateurs de YouTube. C’est lui qui me fit découvrir ce formidable outil sur l’ordinateur de sa mère. Je me revois entre mes 5 et 9 ans réglant consciencieusement les petits haut-parleurs installés de chaque côté de l’écran et passant de longues heures à regarder une multitude d’artistes. Je ne voulais pas en perdre une miette. Quelques années plus tard, en 2008, j’ai eu nouvelle révélation, toujours grâce au cinéma et cette fois à mon cousin ! Ce dernier était un grand fan de l’acteur Colombus Short, il allait voir tous ses films. « Allez viens avec moi, il y a Colombus Short qui joue dans le film Cadillac Records ! », me dit-il. J’enchainais : « Colombus qui ? Je ne connais pas trop cet acteur, je ne suis pas sûr de te suivre. » Il insista : « Mais enfin, c’est un film sur la musique que tu adores, je suis certain qu’il va te plaire ! ». Finalement, j’y suis allé et là, comme pour Ray, ce fut à nouveau formidable. La scène où l’on voit Muddy Waters (Jeffrey Wright) et Little Walter (Colombus Short) enregistrant le morceau Forty Days and Forty Nights fut pour moi comme un électrochoc. Aussitôt rentré, je demandai à ma mère si elle était d’accord pour m’acheter un harmonica, car je venais de décider de marcher dans les pas de l’illustre harmoniciste ! « Non mais, D.K., tu es vraiment sérieux là ? », me répondit-elle ! (rire). À Monroe, il y avait un immense magasin qui s’appelait Zeagler’s Music, on y trouvait de tout et bien sûr des harmonicas. Si je me souviens bien, j’en avais acheté un en do, un en ré et un en sol. Deux jours plus tard, je les avais explosés ! « Dis maman, il faudrait que je retourne chez Ziegler… ». « Comment ça ? Tu les as cassés ? Comment as-tu fait ton compte ? », répliqua-t-elle. Je lui répondis aussitôt : « Je n’arrête pas d’en jouer, je n’ai de cesse de m’entrainer sur les compositions de Little Walter, il m’en faut d’autres si je veux arriver à quelque chose de correct ! ».
Durant trois années, je me suis totalement impliqué pour apprendre et maîtriser la technique de cet instrument en faisant mes gammes sur les grands classiques de nos prestigieux aînés. Et puis il y a eu les Blues Brothers… J’avais déjà vu plusieurs fois ce film. La scène où John Lee Hooker interprète Boom Boom est l’une de mes favorites, elle me faisait une très forte impression à chaque visionnage. En parallèle, je commençai sérieusement à envisager d’embrasser la carrière de musicien, donc, en visionnant une nouvelle fois ce passage, je réalisai une fois encore la puissance de cette interprétation. J’eus alors la conviction qu’opter pour la guitare serait un choix bénéfique, ferme et définitif.
Une première guitare
« Quoi ? Maintenant tu veux une guitare ? Mais tu sais combien ça coûte ? ». Ma mère, une fois encore, était surprise de ma nouvelle demande ! De mon côté, je m’étais préparé à son peu d’empressement. « On peut aller dans un magasin d’occasions, les prix y sont vraiment très raisonnables », ajoutai-je sur un ton qui essayait d’être convaincant. « Mouais… Laisse-moi réfléchir, on en reparle… », conclut-elle. J’avais été peu convaincant ! Je suis donc allé voir mon grand-père Ezekiel Harrell avec l’espoir d’emporter son adhésion. « Bon, tu veux jouer de la guitare ? Je te l’offre alors pour Noël. Je connais bien le gars qui tient la boutique, je vais aller le voir », me dit-il. J’étais aux anges. Peu de temps après, il m’a offert ma première guitare, c’était une Synsonics Pro Series Strat-Style, je l’ai encore aujourd’hui, même si elle est hors d’usage tellement j’ai joué dessus. Mon grand-père avait juste commis une petite erreur, il avait acheté un amplificateur qui était fait pour une guitare basse ! Le rendu son ne convenait absolument pas à mon instrument, mais c’est ainsi que je fis mes gammes. Le point le plus délicat de mon apprentissage en autodidacte fut d’accorder mon instrument. Je n’y connaissais absolument rien, essayant de jouer à l’oreille. Le deuxième problème était la tension des cordes, je n’arrêtais pas de les casser, ce qui, à la longue, me coûtait pas mal d’argent. Pour contourner ce problème récurrent, je me tournai alors vers Jojo, un ami qui travaillait avec ma mère. Il avait des problèmes de dos, il me proposa alors de tondre sa pelouse et de m’occuper de son jardin ; en échange, à chaque fois, il me donnerait 20 dollars pour le travail accompli. Bien sûr, le premier salaire reçu partit dans son intégralité pour l’achat de nouvelles cordes ! J’ignorais totalement ce problème basique d’accordage et de tension, donc c’était un cercle vicieux, je cassais des cordes à tour de bras, je gérais le jardin de Jojo pour récupérer les 20 dollars, direction la boutique de musique et ainsi de suite… Je dépensais au moins 60 dollars par mois, c’était sans fin (rire) !
Un précieux conseil
Ma mère voyant que malgré tout je persévérais dans mon apprentissage. Elle m’acheta finalement ma seconde guitare, une D Harmon 50, pour 100 dollars. Je peux bien l’avouer maintenant, c’était je pense la plus mauvaise guitare en vente dans la boutique, elle était dans un état vraiment pas terrible ! La personne qui l’avait eue avant avait fait des modifications dessus, en tout cas j’ai fait avec et, au final, cette guitare je l’ai gardée, elle est toujours à la maison. Une fois le choix de l’instrument effectué, j’engage alors une conversation avec le vendeur, et cela allait quelque peu changer ma vie… « Depuis le début, je bataille ferme pour régler la tension des cordes, je les casse souvent et la tonalité n’est pas la bonne. Vous avez un conseil à me donner ? ». « Oh, c’est très simple », me dit-il, « il vous faut juste un accordeur, c’est très facile à utiliser ! ». Il m’explique alors en quelques secondes la manière dont il faut s’y prendre. « Vraiment ? Et c’est tout ce que j’ai à faire ? ». J’étais interloqué. C’était donc ça qui me manquait cruellement depuis le début ? Désormais, grâce à cet appareil installé en haut du manche de ma guitare, j’allais pouvoir passer à la vitesse supérieure. À partir de ce moment charnière, j’ai commencé à étudier les styles et techniques de John Lee Hooker, Muddy Waters, Chuck Berry, Elmore James… Pour diverses raisons, j’ai du mal à utiliser la technique du slide quand il faut maintenir la pression sur les cordes. Alors je me suis posé une question : quel est le Bluesman qui a influencé plusieurs générations de musiciens, dont le style est souvent imité, mais sans la présence de la tonalité et du fameux vibrato ? Une seule réponse était possible : B.B. King ! J’ai dédié sept années de ma vie à étudier sa technique, décortiqué des centaines de vidéos sous toutes les coutures, étudié également le matériel qu’il utilisait. Je me suis intéressé également à la technique d’Albert King, qui est bien sûr remarquable, mais je n’ai jamais été tenter de faire vibrer les cordes d’une Flying V. Mon vœu le plus cher était de jouer sur la fameuse Gibson ES-355 ! Je m’entraînais dur, tout en suivant mon cursus scolaire. Je dois également confesser qu’en 2017, lorsque je suis entré à l’université, grâce à l’aide qui nous était allouée, j’ai opté pour une guitare Epiphone Lucille et un amplificateur Fender Champion 100 au lieu d’acheter ce dont j’avais besoin pour cette première année à la fac !
Des années difficiles
J’évoque ici mes années passées au collège, puis au lycée, qui ont été ardues à vivre. Les relations avec certains des élèves qui étaient en classe à mes côtés ou dans les mêmes établissements que moi furent difficiles à gérer. Je peux le dire, j’ai été harcelé quasi quotidiennement. Ruston est une petite ville, tout le monde se connait, les ragots et petites histoires se propagent vite. Ces personnes n’aimaient pas mon aspect physique ni mes goûts musicaux. Ils étaient aussi influencés par ce qu’ils voyaient sur les réseaux sociaux sur les soi-disant canons de la beauté. On me traitait de tous les noms d’oiseaux par rapport à ma surcharge pondérale et au look que j’affichais. Je suis passé par des moments terriblement difficiles à vivre. Par deux fois je fus vraiment proche de commettre l’irréparable, j’étais au fond du trou, au bout du rouleau. Sans la musique et ma guitare, je ne sais pas comment tout cela aurait fini. Je n’ai jamais répondu à toutes ces attaques, car je n’aime pas la confrontation, alors je me taisais. Beaucoup de ces personnes, filles et garçons qui m’ont meurtri, vivent toujours à Ruston. Quand je les croise, certaines me disent, comme s’il ne s’était rien passé : « Bon sang D.K., maintenant tu es connu, tu fais désormais le tour du monde pour donner des concerts ! ». Dans ma tête, je me dis que les choses ont bien changé depuis que ces mêmes individus me trouvaient tous les défauts possibles et qu’ils me traitaient de tous les noms d’oiseaux en me montrant du doigt. Je ne suis plus intérieurement en colère envers eux, je ne les déteste plus comme durant mes années de lycée, je pense que leurs comportements est dû à un problème d’éducation. Certaines de ces mêmes personnes m’ont même appelé à l’aide car ils passaient une période financière difficile ou rencontraient des problèmes. Je me dis toujours : « fais du bien autour de toi, car tu ne sais pas qui tu vas rencontrer », il en est de même pour ma carrière.
Première rencontre avec le Roi
À l’occasion des fêtes de Noël, nous étions bien sûr tous réunis. Ma mère me déclara : « D.K., je suis désolée, mais ton cadeau le plus important n’arrivera pas avant le mois de janvier ! ». Je fus surpris, je pensais qu’elle avait commandé un jeu vidéo ou quelque chose dans ce style. Le 3 janvier suivant, elle me tend une grande enveloppe. « Mais qu’est-ce que c’est ? ». Je pesnsais qu’elle m’avait écrit quelque chose de gentil sur une carte de vœux. « Vas-y, ouvre ! », dit-elle. Je m’exécute. À l’intérieur de l’enveloppe, je découvre deux places pour aller voir B.B. King au River Center Theater de Baton Rouge le samedi 19 janvier 2013. J’ai gardé le ticket, il est toujours avec moi dans mon portefeuille, c’est pour ainsi dire mon porte-bonheur.
Il y a quatre heures de route depuis Ruston pour s’y rendre, mon grand-père était finalement venu avec nous. J’étais complétement excité à l’idée d’assister au concert de mon idole. Arrivé à l’hôtel, mon papi me dit : « Avec ton jean et ton polo vert, pourquoi ne mets-tu pas ma veste en cuir ?». J’étais donc sur mon 31, en plus je m’étais fait une permanente et coupé les cheveux avec, au final, une coiffure identique à celle que B.B. portait dans les années 50. Donc, nous allons au concert. Lil’ Ray Neal faisait la première partie, je ne tenais pas en place. À la fin de sa troisième chanson, je lance :« Bon maintenant ça suffit, on est venu là pour B.B. !» Je ne savais pas que six ans plus tard j’allais me retrouver sur scène à ses côtés ! (Rire). Mon comportement fut grossier et inapproprié, je dois avouer que c’était mon premier concert, je ne savais pas qu’il y a toujours une première partie lors de spectacles importants. B.B. est finalement arrivé sur scène et ce fut somptueux, je n’en croyais pas mes yeux. Cette nuit-là, B.B. mit le feu dans la salle, à l’époque j’avais publié sur mon compte YouTube, une vingtaine de minutes de cette formidable soirée. Arrive la fin du concert, je demandai alors à ma mère si elle souhaitait aller voir le maestro. N’aimant pas trop les grands rassemblements, elle déclina ma proposition. Je tentai alors de fendre la foule pour être au plus près de mon idole. Les gens criaient son nom, voulaient qu’il signe leurs t-shirts, c’était de la folie. Finalement, je pus l’approcher : « Mr King, je suis tellement heureux de vous rencontrer ! J’étais assis juste au milieu face à vous, ensuite j’étais là debout une grande partie du concert ! J’aimerais tellement être un musicien comme vous l’êtes ». Avec un grand sourire, il me répondit : «Je ne sais pas si tu feras une carrière similaire à la mienne, mais je pense sincèrement que tu en es capable », puis il serra longuement ma main avant de partir. Je rejoignis alors les miens, en pleurs, j’étais formidablement heureux d’avoir pu l’approcher, même si ce n’était que quelques instants, tout simplement inoubliables. Un an plus tard, nous nous sommes rendus avec ma mère à Indianola pour visiter le musée qui lui est dédié. Le jour où nous avons découvert ce superbe endroit fut également le jour où B.B. King était hospitalisé. C’est ma mère qui m’apprit la triste nouvelle : «Ce n’est pas grave, lui c’est B.B. King, il va s’en sortir », lui répondis-je, tentant également de me rassurer. Une année plus tard, le 14 mai 2014, alors que j’allais en cours, un ami m’envoie un sms disant sobrement : « B.B. King est décédé ce matin ». La journée fut longue et horrible, j’étais KO debout, en classe je ne participais pas. En plus, ce jour-là, j’avais cours de chant avec le chœur de mon établissement. Mon professeur, monsieur Trahan, s’aperçut que ne n’allais pas bien car je n’arrivais pas à chanter ni à me concentrer. Il me demanda ce qui n’allait pas. « D.K. que se passe-t-il ? Pourquoi ne chantes-tu pas ? » J’étais submergé par l’émotion, les autres élèves répondirent à ma place. « Ok, tu n’as pas à chanter aujourd’hui, je comprends tout à fait et je compatis ». B.B. était tellement rare et prodigieux qu’à mon modeste niveau je me dois d’être exemplaire et lui rendre hommage en jouant et préservant son style.
Une entrevue prépondérante
Lors de mon premier passage à Indianola au musée, j’ai eu l’occasion de rencontrer le responsable du lieu, Robert Terrell. J’ai pu ainsi lui montrer une vidéo de ce que je faisais. Avec le recul, je me suis aperçu que cet enregistrement était vraiment moyen et qu’en plus ma guitare était légèrement désaccordée ! « Mais oui ! Tu le tiens ce vibrato de B.B., tu le maîtrises totalement, bravo ! Tiens, prend ma carte, je pense que tu as du potentiel pour faire quelque chose, continue à travailler, tu es sur le bon chemin ! », me déclara Robert après avoir visionné ce que lui proposais. Je rentrai chez moi revigoré et continuai à travailler mon instrument. Cinq années défilent, je déménage pour Shreveport et, en rangeant mes affaires, je tombe sur la carte de visite qu’il m’avait laissée. Souhaitant que son numéro de téléphone soit toujours actif, je lui envoie un sms et une vidéo récente. Très peu de temps après, il m’appelle : « D.K., que fais-tu le premier jeudi du mois de septembre ? ». Je lui bredouille : « rien, non, rien ». « Ok », continua-t-il. « Ce serait bien que tu viennes à notre B.B. King Day Symposium qui se déroulera à l’université d’Itta Bena ! Je vais t’envoyer le formulaire 1099, je veux que tu le remplisses, ensuite tu me l’envoies par mail !». Je me retourne alors vers ma mère : « C’est quoi exactement un formulaire 1099 ? ». Elle me dit : « Normalement, c’est lorsque l’on reçoit un salaire pour un travail, mais toi tu n’en n’as pas ! Tu penses qu’il veut te faire jouer là-bas ? ». « Je le suppose, oui ! », lui répondis-je, encore tout surpris par cette proposition. « Alors fais de suite ce qu’il t’a dit », me dit maman, « tu verras bien…».
Début de carrière
J’ai donc rempli et envoyé le formulaire, puis ensuite Robert Terrell me demanda par quel moyen de locomotion je compter venir. J’avais bien mon permis de conduire, mais pas la voiture ! La veille du voyage, ma tante Shirela m’acheta un ticket aller-retour valable sur les lignes des autocars Greyhound. Le jour du départ et durant le voyage, j’étais excité et heureux de rejoindre le fameux B.B. King Day Symposium avec une Epiphone-ES 345. Pour la petite histoire, concernant cette guitare, plusieurs mois auparavant, j’avais été victime d’un accident de voiture. Le chèque que j’avais reçu de l’assurance en guise de compensation me permit de m’acheter ce superbe instrument. Avec le recul, concernant ce symposium de septembre 2019, je réalise que j’étais alors insouciant. Je jouais gros, c’était quand même mon premier engagement professionnel. Il faut dire aussi que durant toutes ces années, j’avais travaillé d’arrache-pied mon jeu à la guitare. Au final, je n’avais pas de pression, ce que je désirais le plus arrivait, je voulais juste pleinement profiter de ces moments extraordinaires. Donc, je retrouvai sur place Lil’ Ray Neal, à l’époque je ne lui avais pas dit que lors de sa première partie de B.B. King à Baton Rouge je l’avais quelque peu malmené… Je ne lui ai en parlé que l’année dernière ! (rires). Sur scène, à nos côtés, il y avait Jimmy Lee à la basse, Tony Coleman à la batterie, Walter King et Theodore Arthur aux saxophones et Paul McKinney à la trompette.
Nous avons interprété The Thrill Is Gone, puis lors de la seconde partie du symposium, Lil Ray Neal m’a fait une sacrée surprise. Il me montre une guitare qu’il vient à l’instant de sortir de son étui, c’était Lucille que les luthiers de chez Gibson avaient spécialement créée pour B.B. King lors de l’inauguration du musée en 2008. « Tu vas jouer avec Lucille pour la seconde partie ? », lançai-je à Lil Ray. « Non, aujourd’hui c’est à ton tour ! », répliqua-t-il en me tendant aussitôt le magnifique instrument ! Mon émotion était à son comble, les larmes furent difficiles à retenir. J’en parle aujourd’hui encore avec beaucoup d’émotion, car c’est un long chemin que j’ai dû parcourir pour y arriver, quand Lil Ray Neal me tendit cette guitare qui représente énormément pour moi, je me suis rappelé tout ce j’avais vécu, notamment ce harcèlement durant une si longue période à l’école, ces tentatives d’intimidation, l’idée de commettre l’irréparable sont remontées à ce moment là. Alors, quand tu as 21 ans et que l’on t’offre la possibilité de jouer avec Lucille, tu exploses de joie bien sûr, mais tu ne peux t’empêcher également de penser aux différents moments délicats de ta vie où tu étais au bord du gouffre. Aujourd’hui, avec tout ce qui m’est arrivé de positif comme jeune musicien, je profite pleinement de ma nouvelle vie, laissant définitivement de côté ce qui m’a fait le plus de mal.
En route pour le premier album
Juste après ce premier engagement, il y a eu malheureusement la pandémie du Covid. Ici comme ailleurs, tout était arrêté. Je continuais à travailler la guitare, je postais également des vidéos sur les réseaux sociaux. En 2021, je fus à nouveau invité au B.B. King Day Symposium où j’ai joué avec B.B. Queen qui est originaire de Detroit. Je fus aussi convié à l’inauguration de l’extension du musée de B.B. King où j’étais sur scène aux côtés de Gary Clark Jr, Susan Tedeschi et Derek Trucks. J’apprécie Susan et Derek, ils sont adorables, nous avons beaucoup échangé ensemble. En 2022, je me suis rendu à l’International Blues Challenge, je suis arrivé à la troisième place. Pour tout vous dire, je n’étais pas très chaud pour participer à ce rendez-vous. Une compétition internationale de ce type ne devrait pas définir la carrière d’un artiste, enfin c’est mon point de vue. Bien sûr, il y a un côté positif, beaucoup de grands musiciens font le déplacement, c’est donc un bon endroit pour discuter, rencontrer des agents artistiques, sans parler des médias qui sur internet mettent à la une ce type d’événement. Juste après, j’ai enchainé plusieurs engagements dont celui du Crescent City Blues Festival de La Nouvelle-Orléans. Peu de temps après, j’ai appelé Damion “Yella P” Pearson qui fait partie de Memphissippi Sounds aux côtés de Cameron Kimbrough pour lui demander s’il avait éventuellement quelques pistes pour que je trouve des engagements dans des festivals. Il me conseilla alors de prendre contact avec Michael Kinsman du San Diego Blues Festival. Ce dernier n’avait rien à me proposer, mais par contre il me fit une offre étonnante : « Cela te dirait d’enregistrer un album ? Si c’est le cas, je peux en parler à Jim Pugh de Little Village Foundation ! », me dit-il au bout du fil. Bien sûr que j’étais d’accord, un premier album, cela ne se refuse pas ! On était alors au mois d’août et j’ai attendu une réponse jusqu’au mois de novembre. En parallèle, à cette même période, le B.B. King Museum m’avait demandé de le représenter lors du Mississippi Delta Blues Festival, ce qui allait être mon premier engagement pour un festival d’ampleur nationale. Avant de m’y rendre, j’ai téléphoné à Tony Coleman lui disant que j’avais vraiment besoin de rentrer en studio, lui expliquant qu’à chacune de mes prestations, beaucoup de personnes me demandaient si j’avais un album de disponible. « Bon, tu souhaites vraiment faire un album ? Alors je vais appeler Jim Pugh de Little Village Foundation. Autre chose, es-tu libre en janvier prochain ? Nous faisons avec Jim la Legendary Rhythm & Blues Cruise, ce serait bien que tu te joignes à nous, si tu es d’accord je peux m’en occuper ! », me lança-t-il. Bien sûr que j’étais partant pour cet engagement qui pouvait m’ouvrir de nouvelles portes. À bord, je me suis produit deux fois avec le B.B. Museum Legacy Band, Jim Pugh a apprécié que l’on joue ensemble et ce fut réciproque.
Cap sur San Jose
Lors d’une pause, avant qu’il ne parte jouer aux côtés de Taj Mahal, nous nous sommes retrouvés avec Jim dans le restaurant du bateau pour nous restaurer. « On m’a dit que tu souhaitais enregistrer, c’est bien ça ? ». « Oui Jim », répondis-je sobrement et il enchaina : « Que veux-tu y mettre dans cet album ? Quelle tonalité voudrait-tu donner à cette session ? ». « Je souhaiterais faire un album où l’on retrouve le son des grands bluesmen des années 1950 jusqu’à 1970 ». Jim ajoute : « Ce que tu veux n’est pas aisé à faire, mais si l’on t’enregistre, on fera ce que tu désires et non pas ce que l’on veut. Qui souhaites-tu avoir comme musiciens à tes côtés ? ». Légèrement décontenancé par la question, je lui réponds que je pensais plutôt aux musiciens qui ont l’habitude de jouer avec moi, et lui d’ajouter : « Que dis-tu de Tony Coleman ou alors de D’Mar à la batterie ? Pour la partie basse je verrais bien Jerry Jemmott et à la guitare rythmique Kid Andersen ? ». J’étais estomaqué : « Quoi ? Tu me parles du même Jerry Jemmot qui est sur la version originale de The Thrill Is Gone ? ». Au début, je pensais vraiment qu’il plaisantait, mais non, tout était vrai ! Arrive le mois de mars 2023, je débarque à San Jose en Californie dans les studios Greaseland où je fais la connaissance avec Jerry Jemmott et Kid Andersen. Ce dernier me demande quelles sont les chansons que je voudrais enregistrer, je lui montre mon ordinateur où sont répertoriées plus de 300 de mes compositions ! Kid Andersen marque un temps d’arrêt, tandis que Jim Pugh me dit qu’il faut vite choisir, car on ne peut pas passer en revue chaque titre, puis ensuite discuter dessus, il faut piocher à l’instinct dans ma longue liste. Le morceau The Right Man, que j’ai écrit à l’âge de seize ans, est rapidement sorti du lot. Concernant ce titre, j’ai une anecdote. Il débute par les cuivres, puis c’est à moi de jouer. On enregistre, puis au bout d’une vingtaine de secondes, Jim me lance : « Hop ! on arrête ! C’est quoi cette série de 5 accords que tu viens de faire ? Lors de la croisière, tu m’as dit que tu n’en faisais pas ! » Et moi de lui répondre : « Je sais faire bien sûr, mais je ne suis pas à mon aise pour les raisons que tu je t’ai expliquées » (NDLR : D.K. a un problème a un problème de névralgie cervico-brachiale qui le prive parfois de sensations au niveau de sa main gauche). « Ok, c’est d’accord », dit-il, « n’en parlons plus, allez c’est reparti… ». Nous avons mis en boîte cette chanson en une seule prise. Get This Blues Out Of Me, je l’ai couchée sur le papier lorsque j’avais dix-neuf ans. J’ai demandé à Jim si l’on pouvait rajouter des cordes dessus, il me répondit que cela allait trop ressembler à The Thrill Is Gone, j’ai argumenté, puis il s‘est finalement rangé de mon côté. Toujours sur ce même morceau, il y a un changement de tonalité à un moment bien précis. Avant de nous lancer, je dis à Kid Anderson qu’il y a une chanson de Sting intitulée It’s Probably Me qui possède cette particularité musicale que je recherche à 2 minutes et 5 secondes du départ du clip. Nous regardons la vidéo ensemble sur YouTube ; au moment précis, je lui indique ce que je souhaite. Il hoche de la tête, il s’installe au piano électrique, plaque les premiers accords et me demande de chanter, nous arrivons au moment fatidique et Kid le joue si bien qu’il m’en donne des frissons.
La sélection s’est rapidement portée sur You’re a Queen que j’avais écrite à dix-sept ans. Au final, tout s’est déroulé très rapidement. Nous avons enregistré onze titres en trois jours, les cuivres sont venus le lendemain de mon départ, on a également rajouté des congas. Autour de Jim Pugh, tout le monde se connait, c’est comme une famille, l’atmosphère fut formidable. Ensuite, il fallait un titre à l’album, Jim proposa « A Young Man’s Invitation » qui ne me plaisait pas du tout. Ensuite il lança « The Right Man ». Au début, je trouvais que cela pourrait paraître arrogant. Jim a argumenté par rapport au thème de la chanson qui s’y rapporte et nous sommes finalement tombés d’accord. Désormais, en concert, comme cela était le cas récemment lors de ma tournée en Amérique du Sud, on me présente avant que je monte sur scène comme “The Right Man of the Blues”, ou on m’annonce comme « “The Right Man” is in South America ! ». Cela me surprenait au début, mais c’est devenu comme un gimmick au fil du temps, je m’y suis habitué. Lorsque Kid Andersen m’a envoyé le session complète finalisée, j’avais peur d’entendre ce qu’avaient donné ces trois jours d’enregistrements. Le résultat dépassa totalement mes espérances. Ce premier album est vraiment tel que je le souhaitais. Quelques jours après la sortie de l’album, Mr Sipp me téléphone et me dit : « Je viens d’écouter ton CD, D.K., je peux t’affirmer que tu as capturé ce qu’est l’atmosphère ainsi que l’âme de cette musique qu’est le Blues. Je peux écouter l’album tous les jours, l’émotion sera toujours aussi présente ». Je me suis dit « merci mon Dieu », car l’avis de Mr Sipp – que je considère comme mon parrain musical –, compte énormément à mes yeux. Bobby Rush m’a dit également : « Tu sonnes réellement comme B.B. au début de sa carrière ». Robert Cray, Taj Mahal ont aussi été élogieux. Cela m’a bouleversé que de tels personnalités qui ont fait – grâce à leur musique – ce que je suis aujourd’hui, aient apprécié ce que j’ai enregistré avec Jim Pugh et sa formidable équipe. J’en suis le premier étonné, je remercie toutes les personnes impliquées dans ce projet et tous ceux – que ce soit ici ou en Europe – qui ont merveilleusement accueilli le CD. Bon, maintenant j’ai la pression pour faire un second album aussi réussi ! (rires). Désormais, on me demande quand sort un nouvel enregistrement ou si j’y travaille en ce moment. Je réponds que cela prend du temps. Le moment venu, je rentrerai à nouveau en studio, je donnerai alors – à l’image de la première session – le meilleur de moi-même. Pout tout vous dire, nous avons enregistré ma prestation lors du dernier Blues Festival de Baton Rouge. Je me produisais avec mon orchestre régulier qui comporte des cuivres. Nous allons dans quelques semaines enregistrer un autre concert, nous verrons si l’on peut mixer les deux. Si ce projet aboutit, il pourrait être disponible dans un premier temps uniquement sur les plateformes digitales et, pourquoi pas, aussi en vinyle, mais rien n’est encore arrêté, c’est encore trop tôt. Il ne faut surtout pas tout bousculer et aller trop vite, « The Right Man » est sorti depuis très peu de temps et j’en suis formidablement fier !
Notre entretien touche à sa fin. Il est temps de remercier D.K Harrell en lui disant que l’on se retrouvera dans quelques semaines lors du Lucerne Blues Festival… Mais non ! La conversation continue puisque je mentionne le prestigieux rendez-vous helvète. D.K. en profite pour me parler d’une de ses amies : « Je sais que Crystal Thomas s’est rendue plusieurs fois en Suisse et je suis très honoré que l’on ait pensé à moi pour l’édition de cette année. Je la connais bien, c’est une grande artiste très talentueuse, elle m’a aidé également à trouver des engagements dans des festivals. Nous avons fait ensemble des spots publicitaires tous les deux, pour l’avocat Thomas B. Whalder qui est installé à Alexandria en Louisiane. L’un de ses partenaires, Gregg Renda, m’avait remarqué lors du B.B. King Symposium, il m’avait chaudement recommandé auprès de Thomas qui, au passage, est un bon avocat mais aussi un fan de Blues ; c’est ainsi que j’ai rejoint Crystal pour cette série de jingles. C’était inhabituel mais au final très plaisant à faire ».
Par Jean-Luc Vabres
Remerciements à Sean “Mack” McDonald et à Mathias Lattin, toute ma gratitude à Eddie Stout, remerciements à Martin Bruendler